MUSIQUE ENREGISTREE (Classe 2 - Rock et variétés)

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MUSIQUE ENREGISTREE (Classe 2 - Rock et variétés)

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2.AGO 53 Grind Core
AGORAPHOBIC NOSEBLEED : Altered States Of America

Un disque de grind core tel que l’on n’en trouve plus que dans les faubourgs industriel des capitales de l’Europe de l’Est, ou en annexe de mauvais films de série Z. Altered States Of America, ce sont cent morceaux pour peut-être une demi-heure de musique nullissime, rabaissée par une dose grotesque de gore pornographique aux accents apocalyptiques et grossièrement immoraux. De la provoc’ surannée. (Jedediah Sklower)
Relapse Records (dis. Tripsichord) RR 6533-2



2.CHI 53 Néo / Power Metal
CHIMAIRA : The Impossibility Of Reason

Second album d’une des nouvelles révélations de Roadrunner : Chimaira, après l’explosif Passed Out Of Existence, nous livrent douze morceaux d’une brutalité assourdissante alliée à une maîtrise technique impressionnante, qui les placent tout haut dans le panorama du métal américain du XXIe siècle. Les Chimaira démontrent qu'ils ne veulent pas tomber dans les simplifications et l'aplatissement qu'une dizaine d’années de conformisme ont rapidement installés dans le paysage du néo-métal. Les éléments qui avaient fait le succès du premier album sont réutilisés et agencés avec brio, la violence est décuplée, la qualité et la cohérence de l’ensemble est agrémentée de prouesses techniques rares dans le monde du métal actuel. Les structures empruntent l’exubérance frénétique du grind core, les musiciens agrandissent leur répertoire en empruntant les sentiers du power et du death metal et même des années 1980 (l’ombre d’And Justice For All plane parmi le panel d’influences ressuscitées). Le batteur exploite toutes les ressources de son instrument (double grosse-caisse utilisée avec outrance et contrôle, contretemps, roulements incessants), les guitaristes multiplient les effets et les solos (c’est rare dans le milieu). Un ensemble complet, ahurissant. (Jedediah Sklower)
Roadrunner Records (dis. Sony Music) RR 8397-2



2.FEA 53 Power Metal
FEAR FACTORY : Hatefiles

Un second disque de remplissage en un an, c’est un peu trop… Les malheureux fans de Fear Factory qui n’auront probablement pas pu, avec Concrete, panser leur désespoir après la séparation du groupe, ne trouveront sûrement que d’amères consolations avec les Hatefiles. Quelques inédits (Terminate, leur dernier morceau ensemble, le bizarre duo avecGary Numan Cars), des morceaux écrits pour des jeux vidéos (Frequency, Machine Debaser et Demolition Racer) et surtout des démos ou des « alternate takes » sans grand intérêt (Invisible Wounds, Resurrection, Body Hammer, Zero Signal, Dark Bodies) et des remixes technos ou rap ratés (Edgecrusher, Descent[/i], mutilés au possible), un live de Replica (bien) etc. Combler un vide, en somme, inutilement décevant. (Jedediah Sklower)
Roadrunner Records (dis. Sony Music) 8398-2



2.HEL 64 Punk Rock
HELL IS FOR HEROES : The Neon Handshake

Hell Is For Heroes, un groupe sur lequel la nouvelle scène punk, sclérosée par la vague des gentils minets rebelles, se devra de compter. Une rage, une révolte sincère que le commerce rechigne à diffuser sur les ondes du conformisme ambiant, ingrédient principal du groupe qui cherche, sans passéisme stérile, à remettre le train du punk sur les rails du punk des origines. Hell Is For Heroes est un groupe jeune (une moyenne d’âge d’environ 18 ans) qui démontrera sûrement avec le temps que le punk intègre peut surprendre. www.hellisforheroes.net (Jedediah Sklower)
EMI Records


2.LIN 82 Néo-Métal / Fusion
LINKIN PARK : Meteora

Nouvel album de l’un des meneurs de la scène néo-métal américaine dans sa version fusionnelle. Linkin Park, dans la lignée d’un Limp Bizkit, mêlent métal, hip hop, pop et éléments électroniques avec une virtuosité reconnue par la presse spécialisée et un public de plus en plus large. La combinaison des scratchs et des éléments électroniques calqués sur les structures métal est souvent intéressante et fait preuve de réelles qualités de composition, mais les chants affichent trop souvent une sensiblerie mal placée, qui vire au ridicule lorsque le second chanteur prétend rapper comme un dur de dur… Le contraste entre les innovations électroniques et la platitude commerciale crée un sentiment assez étrange, et le résultat est fréquemment trop consensuel malgré quelques passages surprenants et un effort expérimental intéressant. (Jedediah Sklower)
Warner Music (dis. Warner Music) 9362-48462-2


2.TAP 53 Néo-Métal
TAPROOT : Welcome

Welcome, second album studio des Taproot ne fait pas vraiment preuve d’une volonté de renouvellement. Quelques fioritures électroniques trop consensuelles par-ci (sûrement imposées lors de l’enregistrement par le producteur), quelques cordes langoureuses par là, une alternance désormais éculée entre couplets mélodieux et refrains rageurs et braillards, une voix qui passe bien, mais parfois trop monocorde, un sentiment général de déjà-vu… Même si certains morceaux sont vraiment entraînants (c’est le but recherché), on ne peut que déplorer la monotonie de l’album, et l’absence d’évolution notable depuis le premier album. Recalable. (Jedediah Sklower)
Atlantic Records / Warner Music (dis. Warner Music) 7567-83561-2


2.WAT 82 ou 2. WAT 84 Néo-Métal en Fusion
WATCHA : Mutant

La nouvelle vague du métal français et sa recette hybride, Watcha en première ligne. Mutant, troisième album du groupe, suit ses directions de plus en plus fusionnelles, en mêlant les antistructures post-néo (refrains et couplets moins faciles à distinguer, tendances centrifuges), le brassage des genres : hip hop, éléments électroniques, chants qui virent au r’n’b, ainsi que des cultures (chants en v.o., anglais, russe !). Bref, du rock en mouvement, infatigable dans ses recherches alchimiques, mais sans pour autant tomber dans l’élitisme. Watcha ne fait pas dans l’expérimental cérébral, au contraire, ce jonglage musical ouvrira certainement le métal à des franges d’audience qui lui sont traditionnellement rétives. Tout un champ de possibilités du genre sont ouvertes, autant de portes sont enfoncées par la fougue, la vitalité, la bonne humeur et l’humour de Watcha. (Jedediah Sklower)
Yelen Musiques (dis. Sony Music)



2. WAT 64 Hard Core Metal / Metalcore
Waterdown : The Files You Have On Me

Victory continue sur sa lancée de découvertes de nouveaux talents de la scène metal / hard core internationale. Waterdown, sextet allemand, nous livre un mélange évolutif de violences métalliques, de frénésie hard core, d’expériences héritées des derniers soubresauts d’un genre en pleine évolution, avec une forte dose de rage militante et de mélodie inspirée par les trouvailles emocore. Les guitares offrent tour à tour les sons torturés du néo et la saturation du punk, la batterie, la volubilité rythmique du hard core, les chants, l’alternance entre hargne et sensiblerie mélancolique. Un représentant intéressant du courant. (Jedediah Sklower)
Victory Records (dis. Tripsichord) VR183[/i]
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Chroniques métal janvier 2004

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2.HED 54 Fusion Néo-Métal / Rap
(HED) Planet Earth : Blackout


Troisième album de l’un des groupes les plus en vue de la fusion néo-métal / rap à l’américaine. On retrouve les alternances qui firent le succès de Broke entre des couplets aux rythmes hip hop électronisants entrecoupés de silences, qui créent une pulsation intéressante, et les refrains bordéliques, où les guitares se déchaînent dans des riffs proches de l’esprit originel de ce style. Le balancement entre chant rapé, hurlé et mélodieux est lui aussi au rendez-vous, les samples et scratches de même, bref, tous les éléments du succès du groupe répondent à l’appel, avec derrière le souci d’une production très chiadée, l’humour et le pessimisme, une inventivité omniprésente, un dialogue avec de nombreux styles de musique (hip hop, Jamaïque, punk…), autant d’éléments qui font de (Hed) Planet Earth un élément dynamique de la scène métal contemporaine.
Jive Records 9225372



2.MAR 53 Néo-Métal Glam / Goth Décadentiste
(MARILYN MANSON : The Golden Age Of Grotesque


Marilyn Manson, ou l’oxymore le plus dérangeant et prolifique que métal américain ait jamais produit… Nouvel album, nouvelle facette de Manson, qui s’inspire ici de l’imagerie carnavalesque pour faire avancer la gigantesque machine à titiller le puritanisme WASP. Une fois de plus, les clips sont fascinants de génie horrifiant, la pochette, le packaging et la propagande de même (quoi qu’un peu moins tape-à-l’œil que d’habitude), l’attitude iconoclaste, faite de recyclages et d’associations déroutantes (Mickey Mouse en négatif, les uniformes de kapo…), ne manque pas au rendez-vous. Mais pour parler de ce qui semble moins essentiel, la musique, nous n’avons pas là affaire à un bon album du groupe : l’ensemble retombe dans des structures peu novatrices de métal aux nuances indus’, spooky et numériques, agrémenté de quelques samples et mélodies d’instruments bizarroïdes… Du déjà-vu, qui sonne assez monotone.
Nothing / Interscope (dis. Universal Music) 980065


2.PIS 53 Power Metal
(PISSING RAZORS : Evolution


Les Pissing Razors et leur power metal naturellement agressif, au croisement de Pantera et Machine Head, d’un classicisme exemplaire. Classique, et même un peu figé, malheureusement. Car si les rythmes et les riffs sont variés, et que l’on sent par moments l’influence de l’école scandinave dans l’usage des contretemps et des mesures impaires, le tout demeure assez plat et répétitif. C’est entraînant, la brutalité est bien dosée, mais l’originalité fait trop souvent défaut.
Spitfire Records (dis. Nothing To Say) SPITCD113[/b]


2.PRO 53 Hard Core Metal
PROP-PAIN : Run For Cover


Les vétérans du métal hard core Prop-Pain nous reviennent avec un album de reprises, sorte de florilège rétrospectif de leurs nombreuses influences. Un répertoire punk, hard core et métal, où les Spudmonsters ( 100%) croisent Sepultura (Refus / Resist), Agnostic Front ( Your Mistake) affronte Slayer (South Of Heaven), Discharge (Never Again) se mesure à Negative Approach (Nothing). Que dire ? Il s’agit tout simplement de reprises de groupes de punk, de hard core et de métal par Pro-Pain : ça donne du punk, du hard core et du métal joué à la manière de Pro-Pain. Si l’on apprécie à la fois les groupes repris et Pro-Pain, on devrait aimer, mais il ne s’agit vraiment pas là de recréations d’œuvres essentiellement autres parce que réinterprétées. Aucune petite trouvaille ne vient attirer l’oreille par son imprévisibilité, exciter l’écoute, la faire reconsidérer le morceau. Une pure tautologie.
Spitfire Records (dis. Nothing To Say) SPITCD239


2.REG 53 Grind Core
REGURGITATE : Deviant


D’avance, fidèles lecteurs (je remercie tous les nouveaux arrivants, je sais que vous voux comptez par centaines de milliers), pardonnez-moi le registre de cette chronique… Car, si l’on a eu le « death » metal, le « horror » metal, il restait encore certaines barrières à franchir, c’est vrai : le « regurgitate » metal, celui de la scatophilie, et de tous ses avatars (on découvre grâce à Regurgitate qu’ils sont innombrables). Passons, il y a eu pire, et Relapse en sait quelque chose (pardon me, Frank !). La forme musicale épouse la prose, nous avons bien affaire à du… ? Grind core, c’est bien cela, genre extrême dans l’extrême, fait de rythmes effrénés, de saturations inaudibles, de cris stridents aux profondeurs gutturales. C’est de l’ultra-violence, une bande-son idéale pour des géôles baathistes, la valse de la putréfaction… Mais l’extrême est à chercher ailleurs : c’est dans la redondance. On leur préférera du bon vieux Nappalm Death, ou les mélanges actuels qui se font entre le grind core et le hard core.
Relapse Records RR 6565-2



2.SEP 53 Trash / Hard Core Metal
SEPULTURA : Roorback


Retour aux sources de Sepultura. Avec Roorback, le groupe revient vers le son de Chaos A.D. , délaissant d’une part les éléments « tribaux » (chants amérindiens, percussions…), et d’autre part l’évolution de la rythmique vers des structures hard core. L’album n’a certes pas la carrure de l’opus qui avait consacré le groupe il y a maintenant une décennie, mais affirme tout de même avec moult surprises ce qui fait la force du groupe : un groove et des riffs hypnotiques, des rythmes toujours aussi surprenants, la voix de Derrick Green au grain rêche et mielleux à la fois, et cet engagement en contrepoint de toutes les tendances nombrilistes et automutilatrices du métal actuel. Les fans ne seront pas déçus.
SPV / Steamhammer (dis. Nothing To Say) SPV 085-74832 CD-E



2.SUP 53 Néo-Métal Déjanté
SUPERBUTT : 2 Minutes For Roughing


L’Europe s’élargit, et dans son sillage, le paysage musical également : c’est la Hongrie qui est à l’honneur avec Superbutt, formation atypique qui propose un néo-métal loufoque aux couleurs clairement enracinées dans le métal récent, entre Korn pour les rythmes bondissants, System For A Down pour le chant hystérique, Coal Chamber pour la basse slapée et Mr Bungle pour le grain résolument ancré dans l’autodérision. Des compositions excitantes, ne production sans failles, une violence pleine d’humour : une très bonne découverte.
Magneoton / EMI Music (dis. Next Music) 8572-88883-2




2.UNS 53 Noise Metal
UNSANE : Lambhouse


Un best mérité pour ce groupe atypique de la scène du métal bruitiste : on retrouve sur Lambhouse l’ensemble des succès d’Unsane, retraçant dix ans de carrière, des labels Matador (pistes 13 à 24), Amphetamine (pistes 7 à 12) et Relapse (pistes 1 à 6). Ce groupe a rénové un style par son usage d’une saturation généralisée (guitare, voix), de contretemps et de rythmes au nombre de mesures souvent impaire (de 3, de 7, c’est rare, il n’y a guère que Tool et Meshuggah qui les emploient en métal), ainsi et surtout par le grain général de leur ton, très dense et étouffé, langoureux et déchiré. Le chanteur semble constamment au bord de l’épuisement physique et moral, les guitares offrent à la fois désenchantement et révolte. Un véritable ovni du rock, qui a fait école. Le livret nous livre les réflexions des membres du groupe sur leur carrière, et le cd est accompagné d’un dvd rassemblant vidéos et clips live. Indispensable pour les néophytes, très recommandé pour les fans.
Relapse Records RR 6611-2
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Chroniques métal février 2004

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2.BLU 64 ou 53 Hard Core Metal / Emocore
BLUEPRINT (THE) : Ecliptic


Nous avions déjà rencontré The Blueprint il y a un an, et c’était avec eux que nous avions inauguré bien joyeusement notre découverte de la scène britannique du hard core nouvelle sauce. Les Anglais ont une affection particulière pour le nouveau hard core, qui combine ses structures avec la mélancolie d’un chant mélodique et de riffs aigus façon « emocore » (cf. Mahumodo, EV juin/juillet 2002). Le résultat est doté d’une fraîcheur, d’une rage désespérée et triste très caractéristiques. The Blueprint, formé d’anciens d’Earthstone9, groupe culte de la scène anglaise underground, et de Pitchshifter, autre monument du renouveau actuel outre-Manche, est une valeur incontournable, au son très personnel, dont la charge émotionnelle ne peut paradoxalement laisser de marbre l’hirsute amateur d’orgies sonores. www.the-blueprint.net
Import G.-B. Copro Records. Contact : www.coprorecord.co.uk, [email protected], [email protected], [email protected], 00 44 07970 182 168.





2.BRO 53 Hard Core / Néo-Metal
BROWBEAT : Audioviolence


L’Italie, à son tour, déferle sur l’Europe… Des expériences timides avaient déjà été effectuées avec Linea 77 dans le domaine du hard core, et Endless Way dans celui du néo, mais avec Browbeat, c’est à un déchaînement de violence incontrôlée que l’auditeur est convié. Mêlant un chant qui alterne entre le grain mélodique d’Alice In Chains, la profondeur rauque de rigueur, le phrasé à la Biohazard et les chœurs hard core traditionnels, la pulsation épuisante des rythmes du batteur, entre vrombissement de la double grosse caisse et le déferlement des roulements sur tomes, l’inquiétante gravité de guitares denses au son néo, Browbeat démontre que l’Internationale métallique n’a de cesse de tisser par-delà monts et vallées la toile d’une sublime apocalypse de l’instant musical devenu total qui semble de plus en plus être son horizon… www.browbeat.net
Import G.-B. Copro Records. Cf Blueprint, plus haut.





2.BRU 35 Folk Rock
BRUN (THOMAS) : All.


Thomas Brun, c’est l’histoire d’un beat parti de France pour parcourir l’Europe du Nord, la Scandinavie, les Etats-Unis et leurs bard, avec pour unique source de revenus une voix et une guitare, qui a croisé un soir à Pigalle un hippie reconverti en mécène qui lui a proposé de venir gratuitement enregistrer dans le Colorado… C’est digne d’un Kerouac, mais cette invraisemblable histoire, cette aventure d’un nomade d’un autre temps, elle est bien réelle. Et la musique qui l’a accompagné tout le long de ses pérégrinations également. Il faut donc bien s’en remettre à Thomas Brun, car un tel abandon ne saurait décevoir, tant les chemins que l’on croise grâce au trémolo de sa voix (Neil Young vient rapidement à l’esprit, ainsi que REM, dont le batteur collabore à un groupe pour lequel Thomas écrit des textes), aux joyeuses ballades de ses mains sur les cordes de sa gratte, entre folk, blues, country et rock, et surtout, entre New York, Chicago, Memphis et la route 66, sont autant de promesses de ravissement, de plongée voluptueuse dans le cœur de la tradition américaine.
M Label / Next Music (dis. Next Music)





2.DYI 53 Brutal Death Metal
DYING FETUS : Stop At Nothing


Une introduction qui part de jeux de la double grosse caisse écartelée en flas véloces et saccadés, avant l’explosion du brutal death metal de Dying Fetus, tout en changements de tempi et de mesures, en guitares sursaturées dans l’aigu, en voix gutturales au possible… Stop At Nothing est un album d’une violence maîtrisée, et donc puissante, électrisante, un métal très composé, dans la lignée évidente de Cannibal Corpse, le macabre en moins, l’engagement politique en plus (rare !). Une grosse pointure du genre, indispensable à l’initié.
Relapse Records RR 6549-2





2.FIE 53 Brutal Hard Core / Grindcore
FIELD OF ILLUSION & HOMESTELL : Deceit – Split cd


Field Of Illusion fait partie de cette scène toute jeune, née avec le millénaire, qui mêle la vigueur des rythmes et l’enthousiasme frénétique du métal hard core avec les propositions d’ultraviolence qu’offre le death metal et le grind core. Alternent ainsi chants d’outre-tombe et chœurs typiques du hard core, rythmes effrénés du grind aux ralentissements plus propres aux mosh pits punk. Tout cela avec en plus une fibre expérimentale (didjéridou et solo de basse slapée à la fin de « Illogical But True ») qui investit l’ensemble d’une pulsion vers l’inconnu, ouvrant le champ d’expansion future du groupe.
Chez le second groupe du split, Homestell (de Laval), la balance penche plus en faveur des structures hard core, et les touches de surexcitation grind se font plus ponctuelles (breaks des guitares, ponts…). Autre façon de concevoir le mélange, plus pointilliste, plus sobre dans l’excès, mais tout aussi délectable. On frise l’émotion avec la coda de « Fait d’Hiver », lorsqu’à la rage fait place un bref intermède de noirceur triste. Deux groupes en marge des grands labels rennais mais en passe de se faire mieux connaître et diffusés (des contacts sont pris avec Overcome). www.homestell.fr.st, www.fieldofillusion.fr.st
Autoproduit. F.O.I. Prod. (dis. Overcome Distribution)
Contact : Philippe au 06 09 91 28 95, [email protected], et [email protected], Henri-Pierre au 06 10 9086 19 ou Nico au 06 21 48 15 69.





2.LIF 53 / 55 Métal Psychotique Nouveau
LIFE KIT : Monkey Number One


C’est avec des groupes comme Life Kit que le métal français a un présent et un avenir. Alors que d’un côté, la veine passéiste languit dans un mimétisme stérile, que de l’autre, la fibre commerciale continue d’entâcher l’intégrité du genre, les véritables pionniers sont à chercher du côté de productions du genre de Monkey Number One, le deuxième album du groupe. Certes, on a là un nouvel exemple de « bibliothèque métallique interne », qui recycle un certain nombre de genres (sombres atmosphères à la Prodigy, rage destructrice et expérimentations d’un Slipknot, folie dérisoire d’un System Of A Down…), mais ce qui constitue le plus prégnant et le plus intéressant chez Life Kit, c’est bien le fait tout simple que ce quintette explosif possède un style… en d’autres mots : tout. Un style français, d’abord, car on ne peut s’empêcher de penser à Hertz And Silence pour la densité du son, Empalot ou Anthurus pour l’humour et les éléments charivaresques. Mais aussi et surtout un style bien personnel, grâce notamment à la voix polymorphe du chanteur (aboiements écrasants, cris stridents, vociférations mélodiques et comiques…), la construction originale et imprévisible des morceaux, tout en sinuosités, dédales, accélérations et ralentissements entrecroisés et, chose rare en métal, l’intégration de courts riffs de violon, parfaitement intégrés à l’atmosphère du groupe, qui viennent ponctuer l’intrépidité de la rythmique de quelques notes d’angoisses, ou bien soutenir l’orientation inquiétante et mélodique de la voix d’une petite dose de lyrisme mélancolique. Life Kit a fait ses preuves, et un public français fan de Black Bomb A, Empalot, Polar Bitch et Gojira ne saurait passer à côté de tels visionnaires. www.life-kit.com
Contact groupe : Jeremy Nakache – [email protected], 06 10 16 40 10, [email protected]
Overcome Distribution (dis. Overcome Distribution) 3 760010 046968



2.LYC 55 « Glam Goth Deluxe »
LYCOSIA : Sans Titre


Une bonne année pour le métal français que 2003… Les Lycosia offrent eux aussi à la scène française un son bien caractéristique, constitué d’entrelacements glam, goth et heavy ponctués aussi bien du kitsch de notes de synthé électro / rétro, que, élément assez exceptionnel, de mélopées asiatiques, d’étranges riffs de guitare acoustique, pour revenir ensuite à quelque solo dans le style des années 1980, avant de repartir vers de simples riffs martelants plus glams, suivis de tortures, triturations et autres variations électriques et numériques de la guitare… Un sens de la composition, un pot-pourri d’influences (aux genres déjà cités s’ajoutent la new wave, le rock pur…) savamment fondues en un ensemble inédit, qui élargit les possibilités nuptiales du métal. Très intéressant. www.lycosia.net
Araknid Records / Next Music (dis. Next Music)





2.RIS 64 / 68 Hard Core / Indus’
RISE (THE) : Signal To Noise


Le nouveau visage du hard core outre-atlantique, The Rise, et son cortège de samples, d’effets numériques appliqués avec mesure sur un hard core entraînant. Des morceaux à la rage croissante, qui bénéficient d’un effort intéressant de composition, et qui mêlent la pulsation du hard core aux bizarreries de l’indus’, de l’électro-acoustique, et autres interludes drum’n’bass. Il en sort une synthèse clairvoyante, dans le sillage d’un Atari Teenage Riot, en un peu moins iconoclaste mais tout aussi provocateur et révolté. Une voix extrêment expressive pour couronner le tout. À découvrir impérativement.
Import É-U. Ferret Music. Contact : www.ferretstyle.com, Ferret Music – 47 Wayne St # 3 – Jersey City NJ 07302 USA.





2.SLA 53 Néo-Métal
SLAVES ON DOPE : Metafour


Nouvel album d’un groupe qui a effectué une bonne petite percée aux Etats-Unis, et qui débarque enfin en France. Slaves On Dope offre un néo-métal « classique » : alternance inéluctable entre couplets retenus au chant tendanciellement mélodique, avec rythmes à la batterie fortement influencés par le rap, guitare (relativement) discrète, et refrains explosifs, avec cris plus rauques, guitare déchaînée. L’ensemble est devenu conventionnel (le groupe n’a pas vraiment évolué depuis Inches From The Mainline, le précédent), mais le groupe a tout bien ficelé, maîtrise bien son art… Pour les fans des vieux Korn, de Switched, Drowning Pool, No One, 36 Crazyfists…
Something To Scream (dis. Wagram Music) 3086282





2.SON 53 Néo-Métal
SONE : Scratching The Surface


Du néo-métal de facture assez classique, qui allie le gros son des guitares typiquement néo et l’atmosphère bondissante des rythmes relevés (influence de Korn) à la veine mélodique des groupes de power pop et d’émocore, voire de groupes comme Incubus ou même les évolutions récentes de certains groupes de grunge (Pearl Jam, pour la voix lorsqu’elle se veut propre). Une fibre bien britannique, que l’on a déjà rencontrée avec Earthstone9, The Blueprint ou Funeral For A Friend. Efficace quoi qu’un peu figé. www.sonemusic.net
Import G.-B. Sonemusic / Casket Music CSK018. Contact : Copro Records : [email protected], 00 44 14 91 575 516.
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Chroniques métal novembre 2003

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2.DEV 53 Métal rétro et neuf
DEVIN TOWNSEND BAND : Accelerated Evolution


Devin Townsend continue sur sa lancée fulgurante de métal décalé, de kitches intrusions glams, d’une nostalgie assez humoristique pour les années 1980, sans négliger une étrange modernité qui place cette formation à la pointe d’un métal neuf n’empruntant pas les sentiers désormais traditionnels de la vague néo. Des cadences rythmiques binaires simplifiées mais se déchargeant violemment grâce à la double grosse caisse et à des roulements furieux, une exubérance amusante dans le sentimentalisme d’un chant aigu et mélodieux et de morceaux aux structures hybrides où s’entremêlent le style extraterrestre hérité de Strapping Young Lad, la ballade et le glam des clins d’œil synthétiques à des groupes comme Europe. Une recette fructueuse, un recyclage attractif qui ne cesse de faire de nouveaux émules.
SPV (dis. Nothing To Say) SPV 089-65580 DCD



2.EVA 53 Néo-Métal
EVANESCENCE : Fallen


La torture, la solitude, l’abandon, le néant : la vacuité des textes. Les grosses guitares, la vague néo-métal, des cymbales, explosions et déchaînements : le conformisme des rythmes et des riffs. Deux ou trois notes (surtout, pas d’accords !) de piano, quelques cordes par-ci, des chœurs gothiques par-là une voix langoureuse pour couronner le tout : de quoi appâter la jeunesse sans repères. Evanescence, une formule, un non style strictement circonscrit. Le métal tel qu’il se vend. (Jedediah Sklower)
Wind Up / Epic (dis. Sony Music) 510879 2


2. GAM 64 Emo Hard Core
GAMENESS : Sans titre

L’un des meneurs de la scène hard core underground, Gameness, déjà adulé dans ces colonnes, revient avec un nouveau brûlot de matière sonore brute mais raffinée, qui puise aussi bien dans les origines du genre que dans ses excroissances émotives récentes, le rock noise enracinné dans des groupes comme Unsane… et évidemment, une énergie qui sourd aussi bien dans les moments de déchaînement que dans ceux de repos, et que le groupe ne doit à rien d’autre qu’à lui-même, à ses luttes, à son enthousiasme, à sa persévérance. Merci à Gameness pour leur courage, leur résistance, envers et contre tout. On les remercie également de ne pas se contenter de leurs acquis, et de chercher constamment de nouvelles façons de concilier révolte et musique.
Recap Records (dis. Overcome Distribution) RR002
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Chroniques métal septembre

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2.DEF 53 Emo / Néo-Métal
DEFTONES : DEFTONES


Nouvel opus de ce groupe phare de la scène récente du métal, l’envers mélodieusement tendre et velouté d’un genre trop souvent réduit à ses composantes violentes et caricaturales. Deftones transmue le néo-métal en quelque chose d’autre, en lui imprimant le sceau d’un sourd reproche mélancolique, à l’épaisseur envoûtante. Cet éponyme renoue avec la rage et le grain bruts du premier album, sans pour autant renier les quelques expérimentations qui avaient marqué White Poney, qui affleurent le temps de deux morceaux intrigants (« Lucky You » et « Anniversary Of An Uninteresting Event). La voix nerveuse et mielleuse de Chino Moreno, les guitares ennivrantes sont là, pour contenter les conservateurs. Le reste tient à la magie propre aux Deftones.



2.DRO 63 Punk Rock Folklorique
DROPKICK MURPHYS : Blackout


La bonne humeur et la révolte des Dropkick Murphy’s nous reviennent avec ce grand album de punk tout ce qu’il y a d’anarchiste, d’anticapitaliste, d’antimilitariste, bref, de culte et de plus pur respect des racines contestataires du genre. Avec cette qualité propre au groupe d’intégrer des éléments de folklore irlandais, grâce à cette atmosphère de liesse populaire, qu’expriment les chants en chœur, la reprise de thèmes traditionnels, la cornemuse et l’accordéon occasionnels. On se sent dans un pub paradisiaque où auraient fraternisé punks, ouvriers et nobles ivrognes en kilts. Le dvd d’extraits d’un concert enregistré le soir de la Saint Patrick de 2002 offre une image évidemment excellent de la convivialité de la musique de Dropkick Murphys. Très sympa. www.dropkickmurphys.com, www.hell-cat.com (Jedediah Sklower)
Hellcat Records (dis. Pias France) 0446-2



2.MIS 53 Death Metal technique
MISANTHROPE : Sadistic Sex Daemon


Misanthrope est l’un de ces phénomènes tels que seule la France peut en produire. Le premier morceau de l’album pourrait tout seul remplir des pages (bon, une page) d’analyse burlesque. Le titre en dit presque assez : « Révisionniste ». Non, il ne s’agit pas d’un pamphlet philonazi, même si le piège est plutôt bien caché. D’une diatribe vendéenne antirévolutionnaire et antidémocratique, oui : le groupe se découvre des vertus de croisé descendu sur terre pour mettre un terme au « mensonge démocratique » et autres « diffamations de l’histoire » (sic)… Mais que l’on ne s’y trompe pas, le morceau « Sans complaisance » rappelle à l’ordre les extrémistes qui pourraient se fourvoyer dans l’adoration du Troisième Reich. Rien à craindre, donc. On pourrait même souscrire à bon nombre de leurs critiques. Seulement, c’est rabâché avec un tel sérieux, par le biais fâcheux de sentences creuses, qui prétendent nous apprendre des vérités sur l’histoire, le système politique actuel, la société… Le death metal militant français est malheureusement encore plus kitsch lorsqu’il cherche à s’élever au-delà des poncifs de la morbidité. L’impressionant travail technique, qui s’exprime notamment par une recherche rythmique poussée et des solos très corrects, qui soutient l’ensemble rachète le groupe du simple grotesque. Intéressant et drôle, donc. (Jedediah Sklower)
Holy Records (dis. Wagram Music) HOLY81CD



2.MOR 53 Death Metal
MORTICIAN : Darkest Day Of Horror


Du death metal ultra violent, mais dépourvu de la créativité essentielle pour que le genre dépasse le simple martellement assourdissant. Rien de neuf, plutôt un retour en arrière d’au moins une décennie. (Jedediah Sklower)
Relapse Records 6562-2



2.SAT 53 Black / Death Metal
SATYRICON : Volcano


Deux hommes aux rênes de ce qui n’est pas qu’un « autre » groupe scandinave de black metal. Satyr, le guitariste, bassiste, chanteur et électronicien et Frost, le batteur de cette formation restreinte ont suffi à composer ce nouvel album. La production est impeccable, et l’illusion fonctionne bien. Le batteur se fait plaisir, les finitions de l’homme-orchestre offrent une densité, une épaisseur agréable à l’album. Une écoute attentive révèle néanmoins certaines insuffisances, malgé les talents de composition de Monsieur créature mythologique n°1. Car les riffs s’enlisent parfois dans une monotonie et une répétitivité peu entraînantes que l’aide d’une seconde guitare et d’une basse, ainsi qu’un travail plus approfondi sur l’harmonie et les riffs, et non les effets d’atmosphère, auraient pu permettre d’éviter. Ça reste efficace.



2.STA 53 Néo-Métal de doux agneaux
STAIND : 14 Shades Of Grey


Bon, Staind, un nouvel album, un album de plus… si ces garçons douillets pleins de rage continuent sur cette voie, dans cette impasse musicale, ce sera un album de trop. La formule est simple et fonctionne plutôt bien (c’est l’un de ses rarissimes groupes de métal qui peuvent se permettre le verouillage contre la copie : pauvres musiciens que l’on veut protéger de la bohème…) : malheur surexhibé, révolte attendue, fragilité revendiquée, torture psychologique prévisible, larmes et rêves déçus… S’il n’y avait la voix du leader pour donner un semblant de contenance à ces lieux communs du métal mélancolique récent, le tout serait grand-guignolesque. Les amateurs du précédent, ainsi que ceux d’Avril Lavigne y trouveront probablement leur compte. Grisâtre. (Jedediah Sklower)
Flip Records / Elektra (dis. Warner Music) 7559 62882-2



2.TAN 64 Post Hard Core
TANG : This Quietness Booms About On The Walls Like Birds In Panic


Du hard core en mouvement, aux accents « post » et émo, dérouté et désœuvré, plein d’une rage inquiète et triste. La structure des morceaux croise les rythmes et les effets d’atmosphère sur les guitares, alterne les mélodies et les envolées enflammées. C’est un peu redondant à la longue, mais il semble que le potentiel créatif soit là. (Jedediah Sklower)
Emolution Records (dis. Overcome Distribution) EMO1.2



2.ZER 53 Émo / Metalcore
ZERO CIPHER : 45 Minutes Of Fairy Tale Endings + 45rpm


Zero Cipher, le visage du nouveau métal britannique, dans la lignée de quelques bons autres petits groupes recontrés dans nos colonnes avant-gardistes, tels The Blueprint ou Earthstone 9. Un très bon dosage de métal, de hard core et d’emocore, qui mêle riffs déchaînés qui explosent à l’improviste, de rythmes poignants, une alternance typique de chants larmoyants et de cris cadavériques, et quelques scratchs pour couronner l’ensemble, le tout avec une folie et un sens de l’humour qui pourraient rappeler, de ce côté-ci de la Manche, Black Bomb A. Une très bonne découverte. (Jedediah Sklower)
Import G.-B. Casket Music, contacter Ryan, P.O. Box 4429, Henley-On-Thames, OXON, RG9 1GH, UK. [email protected], [email protected]., www.coprorecords.co.uk.
Verrouillé