MUSIQUE ENREGISTREE (Classe 1 - Musiques d'inf. afro-améric)
Modérateur : Lopez Noël
MUSIQUE ENREGISTREE (Classe 1 - Musiques d'inf. afro-améric)
Veuillez faire figurer ici des chroniques de disques de la classe 1 des nouveaux PCDM : Musiques d'influence afro-américaine (blues, jazz, r'n'b, rap, reggae, etc...)
Dernière modification par archive le mar. 14 juin 05 8:27, modifié 2 fois.
1.3 REI 75
REINHARDT, Django.
Collection BD Jazz. Cette collection fait naître un nouveau concept : deux CD réunissant les meilleurs enregistrements des plus grands jazzmen accompagnent un album de BD original de l'un des dessinateurs de la nouvelle génération BD, dans un format long-box. Cet opus consacré à Django Reinhardt est mis en images par Aurel : seize pages de BD inspirées par un épisode de la biographie de Django. Et deux CD, quarante titres, dont Nuages, Minor Swing, Swing Guitars, Georgia On My Mind, Farewell Blues, etc... Un superbe objet de collection doublé d'une compilation tout à fait réussie ! Bravo aux éditions Nocturne : http://www.nocturne.fr. (Lucas Falchero)
Editions Nocturne JZBD010 NL913
REINHARDT, Django.
Collection BD Jazz. Cette collection fait naître un nouveau concept : deux CD réunissant les meilleurs enregistrements des plus grands jazzmen accompagnent un album de BD original de l'un des dessinateurs de la nouvelle génération BD, dans un format long-box. Cet opus consacré à Django Reinhardt est mis en images par Aurel : seize pages de BD inspirées par un épisode de la biographie de Django. Et deux CD, quarante titres, dont Nuages, Minor Swing, Swing Guitars, Georgia On My Mind, Farewell Blues, etc... Un superbe objet de collection doublé d'une compilation tout à fait réussie ! Bravo aux éditions Nocturne : http://www.nocturne.fr. (Lucas Falchero)
Editions Nocturne JZBD010 NL913
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1.3 SIM 62
SIMONOVIEZ, Jean-Sébastien : Vents et marées.
Seul au piano, à travers ses compositions comme celles de Bernard Hermann ou John Coltrane,Jean-Sébastien Simonoviez révèle une musique oscillante entre lumière, espoir et tendresse. Un album intimiste et authentique dans lequel l'instrument semble se faire le prolongement des élans de l'âme. (Lucas Falchero)
La Buissonne (dis. Harmonia Mundi) RJA397001
SIMONOVIEZ, Jean-Sébastien : Vents et marées.
Seul au piano, à travers ses compositions comme celles de Bernard Hermann ou John Coltrane,Jean-Sébastien Simonoviez révèle une musique oscillante entre lumière, espoir et tendresse. Un album intimiste et authentique dans lequel l'instrument semble se faire le prolongement des élans de l'âme. (Lucas Falchero)
La Buissonne (dis. Harmonia Mundi) RJA397001
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1.3 HUM 62
HUMAIR, Daniel : Baby Boom.
Décidément, Daniel Humair n'en finit plus de faire des disques ! En 2002/2003, il enregistre chez Sketch autant avec Marvin Stamm qu'avec Steve Lacy et Anthony Cox ! Avec son complice Sébastien Boisseau, le voici cette fois en compagnie de Christophe Monniot et Matthieu Donarier aux saxophones et Manu Codjia à la guitare. Un album tout en nuances, encore. Un sommet de réflexion et de sensations. (Lucas Falchero)
Sketch (dis. Harmonia Mundi) SKE333034
HUMAIR, Daniel : Baby Boom.
Décidément, Daniel Humair n'en finit plus de faire des disques ! En 2002/2003, il enregistre chez Sketch autant avec Marvin Stamm qu'avec Steve Lacy et Anthony Cox ! Avec son complice Sébastien Boisseau, le voici cette fois en compagnie de Christophe Monniot et Matthieu Donarier aux saxophones et Manu Codjia à la guitare. Un album tout en nuances, encore. Un sommet de réflexion et de sensations. (Lucas Falchero)
Sketch (dis. Harmonia Mundi) SKE333034
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1 OL 53 Rap
OL DIRTY BASTARD : The Trials And Tribulations Of Russel Jones
C’est avec une joie non feinte que je retrouve le plus dérangé des transfuges du Wu Tang, que j’avais perdu de vue depuis le fantastique
“Nigga Please”. Et force est de constater que la prison – certainement pas dorée – n’a pas calmé les sempiternelles ardeurs sexuelles ni altéré le talent du surexcité rappeur. Toujours avec ce phrasé si particulier et ce chant à la limite du faux, ODB nous ressasse ces thèmes de prédilection (sexe, violence et abus en tous genres) sans que l’on trouve à y redire, sur des instrumentaux parfaitement calibrés, même si un peu trop faciles et « commerciaux » sur certains titres. Car derrière tout ça, on perçoit une rancœur, une souffrance, une lassitude qui rendent le personnage plus attachant et fascinant que ces coreligionnaires. (Marc Poteaux)
D3 Entertainment (dis. CNR) 22 999682
1 JEA 50 Rap : France
MC Jean Gab’1 : Ma vie
L’amérique a Eminem, la France aura Mc Jean Gab’1. Et s’il n’a pas le glorieux entourage du premier, il y a quelques ressemblances. Le baroudeur se pose en redresseur de torts. Tout d’abord du rap français avec le blockbuster « J’t’emmerde », mais c’est l’arbre qui cache la forêt…Mc Jean Gab’1 pose des rimes sans langue de bois sur les sujets brûlants et tabous, emmenant dans son sillage des promesses de polémiques. Certes, le mouvement est risqué ; « à force de tirer dans le tas, on tire sur soi » (Programme). Car les gens et attitudes que le Parisien critique sont assurément majoritaires dans le milieu rap. Alors de deux choses l’une, soit les fans du genre le plébisciteront et se mettront à réfléchir sur eux-mêmes, soit ils choisiront de nier son talent d’écriture et d’évocation et le pousseront sur le bas-côté pour pouvoir continuer à s’aveugler…(Marc Poteaux)
Dooeen Damage (dis.Emi) 900092
1 BUC 51 Rap spoken word
BUCK 65 : Talkin’ Honky Blues
Redneck rap ? Ploucky groove ? mais qu’est-ce que c’est que ça ? Et d’où ça vient ? Le Canada ? Celui près des U.S.A. ? Nooon…Les hurleuses des charts ont laissé passer ça ? Et donc voilà : proche d’Everlast, un peu plus expérimental, country et underground, Buck 65 est la nouvelle sensation côté hip hop intelligent et blanc. A la limite du parler, le flow du sieur est sobre et grave, préférant la constance aux coups d’esbrouffe. Côté musique, on navigue entre trip hop sombre, folk foutraque et musique de western, et même si on aimerait parfois y voir un peu plus de mordant, il faut avouer que « Talkin’ Honky Blues » est assez convaincant. Un peu long certes, mais franchement réjouissant. (Marc Poteaux)
Wea (dis.Warner) 2564 60397 2
OL DIRTY BASTARD : The Trials And Tribulations Of Russel Jones
C’est avec une joie non feinte que je retrouve le plus dérangé des transfuges du Wu Tang, que j’avais perdu de vue depuis le fantastique
“Nigga Please”. Et force est de constater que la prison – certainement pas dorée – n’a pas calmé les sempiternelles ardeurs sexuelles ni altéré le talent du surexcité rappeur. Toujours avec ce phrasé si particulier et ce chant à la limite du faux, ODB nous ressasse ces thèmes de prédilection (sexe, violence et abus en tous genres) sans que l’on trouve à y redire, sur des instrumentaux parfaitement calibrés, même si un peu trop faciles et « commerciaux » sur certains titres. Car derrière tout ça, on perçoit une rancœur, une souffrance, une lassitude qui rendent le personnage plus attachant et fascinant que ces coreligionnaires. (Marc Poteaux)
D3 Entertainment (dis. CNR) 22 999682
1 JEA 50 Rap : France
MC Jean Gab’1 : Ma vie
L’amérique a Eminem, la France aura Mc Jean Gab’1. Et s’il n’a pas le glorieux entourage du premier, il y a quelques ressemblances. Le baroudeur se pose en redresseur de torts. Tout d’abord du rap français avec le blockbuster « J’t’emmerde », mais c’est l’arbre qui cache la forêt…Mc Jean Gab’1 pose des rimes sans langue de bois sur les sujets brûlants et tabous, emmenant dans son sillage des promesses de polémiques. Certes, le mouvement est risqué ; « à force de tirer dans le tas, on tire sur soi » (Programme). Car les gens et attitudes que le Parisien critique sont assurément majoritaires dans le milieu rap. Alors de deux choses l’une, soit les fans du genre le plébisciteront et se mettront à réfléchir sur eux-mêmes, soit ils choisiront de nier son talent d’écriture et d’évocation et le pousseront sur le bas-côté pour pouvoir continuer à s’aveugler…(Marc Poteaux)
Dooeen Damage (dis.Emi) 900092
1 BUC 51 Rap spoken word
BUCK 65 : Talkin’ Honky Blues
Redneck rap ? Ploucky groove ? mais qu’est-ce que c’est que ça ? Et d’où ça vient ? Le Canada ? Celui près des U.S.A. ? Nooon…Les hurleuses des charts ont laissé passer ça ? Et donc voilà : proche d’Everlast, un peu plus expérimental, country et underground, Buck 65 est la nouvelle sensation côté hip hop intelligent et blanc. A la limite du parler, le flow du sieur est sobre et grave, préférant la constance aux coups d’esbrouffe. Côté musique, on navigue entre trip hop sombre, folk foutraque et musique de western, et même si on aimerait parfois y voir un peu plus de mordant, il faut avouer que « Talkin’ Honky Blues » est assez convaincant. Un peu long certes, mais franchement réjouissant. (Marc Poteaux)
Wea (dis.Warner) 2564 60397 2
1.3 TAY 62
TAYLOR, John : Insight.
Le pianiste solo anglais, peu connu en France, propose onze compositions originales écrites durant ces quinze dernières années. Un style basé sur une assise rythmique complexe, associé à une approche harmonique puisant son inspiration dans les folklores anglo-saxons font de cet album un moment musical à savourer sans retenue. (Lucas Falchero)
Sketch (dis. Harmonia Mundi) SKE333035
TAYLOR, John : Insight.
Le pianiste solo anglais, peu connu en France, propose onze compositions originales écrites durant ces quinze dernières années. Un style basé sur une assise rythmique complexe, associé à une approche harmonique puisant son inspiration dans les folklores anglo-saxons font de cet album un moment musical à savourer sans retenue. (Lucas Falchero)
Sketch (dis. Harmonia Mundi) SKE333035
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1.3 DUC 62
DUCRET, Marc : Qui parle ?
Oui, qui parle ? Un trop grand nombre d'interprètes nuit clairement à la lisibilité du propos musical. Des collages systématiques empêchent l'album de prendre son envol. C'est un échec. (Lucas Falchero)
Sketch (dis. Harmonia Mundi) SKE333038
DUCRET, Marc : Qui parle ?
Oui, qui parle ? Un trop grand nombre d'interprètes nuit clairement à la lisibilité du propos musical. Des collages systématiques empêchent l'album de prendre son envol. C'est un échec. (Lucas Falchero)
Sketch (dis. Harmonia Mundi) SKE333038
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1.3 ANG 62
ANGELINI, Bruno, DEL FRA, Riccardo & ONOE, Ichiro : Empreintes.
L'harmonie qui unit les trois acteurs de ce trio apparaît évidente à l'écoute de cet album. Tant dans les compositions rédigées que dans les moments, semble-t-il, d'improvisation. Un style délié et envoûtant. Une légèreté que l'art du pianiste impose et organise. (Lucas Falchero)
Sketch (dis. Harmonia Mundi) SKE 333037
ANGELINI, Bruno, DEL FRA, Riccardo & ONOE, Ichiro : Empreintes.
L'harmonie qui unit les trois acteurs de ce trio apparaît évidente à l'écoute de cet album. Tant dans les compositions rédigées que dans les moments, semble-t-il, d'improvisation. Un style délié et envoûtant. Une légèreté que l'art du pianiste impose et organise. (Lucas Falchero)
Sketch (dis. Harmonia Mundi) SKE 333037
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1.3 MIR 62
MIRABASSI, Giovanni, BOLTRO, Flavio & FERRIS, Glenn : (((AIR))).
Au piano, Giovanni Mirabassi, Django d'or et Victoire du jazz 2002, au trombone, Glenn Ferris et à la trompette (et au bugle), Flavio Boltro ! Belle affiche ! Ce trio explore une formule peu utilisée : un piano et deux cuivres. Les compositions du pianiste laissent la place au lyrisme des trois musiciens. Superbe ! (Lucas Falchero)
Sketch (dis. Harmonia Mundi) SKE 333036
MIRABASSI, Giovanni, BOLTRO, Flavio & FERRIS, Glenn : (((AIR))).
Au piano, Giovanni Mirabassi, Django d'or et Victoire du jazz 2002, au trombone, Glenn Ferris et à la trompette (et au bugle), Flavio Boltro ! Belle affiche ! Ce trio explore une formule peu utilisée : un piano et deux cuivres. Les compositions du pianiste laissent la place au lyrisme des trois musiciens. Superbe ! (Lucas Falchero)
Sketch (dis. Harmonia Mundi) SKE 333036
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1.3 JEN 62
JENNY-CLARK, Jean-François : Solo.
Enregistré au Théâtre des Halles à Avignon le 9 août 1994, ce concert de contrebasse solo est tout bonnement exceptionnel. Jean-François Jenny-Clark entretient une tension palpable et continue. La musique, pourtant minimaliste, retient l'attention. Pour amateurs avertis. (Lucas Falchero)
La Buissonne (dis. Harmonia Mundi) RJA397002
JENNY-CLARK, Jean-François : Solo.
Enregistré au Théâtre des Halles à Avignon le 9 août 1994, ce concert de contrebasse solo est tout bonnement exceptionnel. Jean-François Jenny-Clark entretient une tension palpable et continue. La musique, pourtant minimaliste, retient l'attention. Pour amateurs avertis. (Lucas Falchero)
La Buissonne (dis. Harmonia Mundi) RJA397002
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The Cinematic Orchestra : Man With A Movie Camera
1.CIN 90 Fusion Électro-Jazz / Trip Hop / Soul
CINEMATIC ORCHESTRA (THE) : Man With A Movie Camera
Les puristes, les conservateurs (voire les réactionnaires) auront beau s’égosiller, l’un des chemins que le jazz ne peut éviter d’emprunter en ce début de siècle est bel et bien celui du numérique et des innombrables expériences alchimiques que cette révolution propose à toutes les musiques. Bien sûr, le jazz n’est pas une question de programmation dilettante, de coupages et de collages. Mais, de ses lointaines origines néo-orléanaises aux années 1970, son histoire a toujours été celle de dialogues entre une pluralité d’univers, dans laquelle l’innovation technologique n’a jamais été mise à part au nom d’une quelconque revendication d’authenticité. On se souvient des réactions d’un Panassié à l’arrivée du be-bop, de la levée de boucliers face à la vague libertaire lancée par Ornette Coleman, des grincements de dents suscités par l’électrification dans les années 1970 et l’« abâtardissement » que représentait la rencontre avec le rock… Cet incipit non pas pour dire que The Cinematic Orchestra représente à lui seul une nouvelle révolution dans l’histoire de cette musique, mais pour inciter les amateurs à ne pas se retrancher dans un vain discours de la pureté du style, qui, au regard de ce siècle du jazz, ne saurait être qu'un contre-sens anachronique. The Cinematic Orchestra est à la fois au cœur de cette révolution et en marge. Au cœur, parce que la formation menée par J. Swinscoe conjugue, avec une maîtrise et une sensibilité impressionnantes, de nombreux ingrédients électroniques, samples, scratchs, remixes, effets atmosphériques. En marge, parce qu’elle ne s’enferme pas dans un modèle clé en main de fusion. En effet, autour des mélodies jazzy entrecroisées avec panache viennent se greffer les éléments soul (sur l’album précédent était apparue Fontella Bass, la chanteuse légendaire et femme de Lester Bowie), le chant rap, des rythmes tantôt trip hop, tantôt drum’n’bass… Mais ce qui donne sa couleur et sa saveur à Man With A Movie Camera, ce sont évidemment les ambiances « cinématiques » : l’album constitue en fait la bande originale d’un documentaire soviétique muet de la fin des années 1920, de Tziga Vertov, récemment ressorti sur les écrans du monde entier. Pour l’occasion, le groupe avait effectué une performance live lors du Festival du Cinéma de Porto, avant de réitérer l’expérience en Turquie, en Écosse… Un pari très intéressant, qui démontre par ailleurs que le groupe n’offre pas une musique figée, mais participe bien au contraire de cette particularité essentielle du jazz de n’offrir jamais une même version d’un morceau, de privilégier sa constante réappropriation par l’improvisation. Ce que confirment par ailleurs leurs performances live, qui dévoilent la qualité des musiciens de la formations, aussi à l’aise –si ce n’est plus- sur une scène (ou derrière un écran) que dans un studio. Car c’est peut-être le reproche que l’on faire à ce dernier album, de sonner un peu plus « carré », d’être un peu plus froid, plus méthodique, calculé que les précédents : les versions « alternatives » de certains morceaux enregistrés ensuite pour l’album Every Day (« The Awakening Of A Woman », « Evolution », « All Things ») sont moins fantaisistes, plus symétriques. Petit bémol qui n’a pas vraiment de sens si l’on considère que la musique de Man With A Movie Camera est indissociable des images du film. À Écouter et à Voir… www.cinematicorchestra.com (Jedediah Sklower)
Ninja Tune (Dis. PIAS France)
CINEMATIC ORCHESTRA (THE) : Man With A Movie Camera
Les puristes, les conservateurs (voire les réactionnaires) auront beau s’égosiller, l’un des chemins que le jazz ne peut éviter d’emprunter en ce début de siècle est bel et bien celui du numérique et des innombrables expériences alchimiques que cette révolution propose à toutes les musiques. Bien sûr, le jazz n’est pas une question de programmation dilettante, de coupages et de collages. Mais, de ses lointaines origines néo-orléanaises aux années 1970, son histoire a toujours été celle de dialogues entre une pluralité d’univers, dans laquelle l’innovation technologique n’a jamais été mise à part au nom d’une quelconque revendication d’authenticité. On se souvient des réactions d’un Panassié à l’arrivée du be-bop, de la levée de boucliers face à la vague libertaire lancée par Ornette Coleman, des grincements de dents suscités par l’électrification dans les années 1970 et l’« abâtardissement » que représentait la rencontre avec le rock… Cet incipit non pas pour dire que The Cinematic Orchestra représente à lui seul une nouvelle révolution dans l’histoire de cette musique, mais pour inciter les amateurs à ne pas se retrancher dans un vain discours de la pureté du style, qui, au regard de ce siècle du jazz, ne saurait être qu'un contre-sens anachronique. The Cinematic Orchestra est à la fois au cœur de cette révolution et en marge. Au cœur, parce que la formation menée par J. Swinscoe conjugue, avec une maîtrise et une sensibilité impressionnantes, de nombreux ingrédients électroniques, samples, scratchs, remixes, effets atmosphériques. En marge, parce qu’elle ne s’enferme pas dans un modèle clé en main de fusion. En effet, autour des mélodies jazzy entrecroisées avec panache viennent se greffer les éléments soul (sur l’album précédent était apparue Fontella Bass, la chanteuse légendaire et femme de Lester Bowie), le chant rap, des rythmes tantôt trip hop, tantôt drum’n’bass… Mais ce qui donne sa couleur et sa saveur à Man With A Movie Camera, ce sont évidemment les ambiances « cinématiques » : l’album constitue en fait la bande originale d’un documentaire soviétique muet de la fin des années 1920, de Tziga Vertov, récemment ressorti sur les écrans du monde entier. Pour l’occasion, le groupe avait effectué une performance live lors du Festival du Cinéma de Porto, avant de réitérer l’expérience en Turquie, en Écosse… Un pari très intéressant, qui démontre par ailleurs que le groupe n’offre pas une musique figée, mais participe bien au contraire de cette particularité essentielle du jazz de n’offrir jamais une même version d’un morceau, de privilégier sa constante réappropriation par l’improvisation. Ce que confirment par ailleurs leurs performances live, qui dévoilent la qualité des musiciens de la formations, aussi à l’aise –si ce n’est plus- sur une scène (ou derrière un écran) que dans un studio. Car c’est peut-être le reproche que l’on faire à ce dernier album, de sonner un peu plus « carré », d’être un peu plus froid, plus méthodique, calculé que les précédents : les versions « alternatives » de certains morceaux enregistrés ensuite pour l’album Every Day (« The Awakening Of A Woman », « Evolution », « All Things ») sont moins fantaisistes, plus symétriques. Petit bémol qui n’a pas vraiment de sens si l’on considère que la musique de Man With A Movie Camera est indissociable des images du film. À Écouter et à Voir… www.cinematicorchestra.com (Jedediah Sklower)
Ninja Tune (Dis. PIAS France)
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ABIGOBA : Fast Moving Minds
1.ABI 90 « Jazz on groove » : Fusion Acid-Jazz-Rock / Funk / Électro
ABIGOBA : Fast Moving Minds
Étrange mixture que celle qui nous est proposée par Abigoba. Ce sextet mélange les sonorités d’une trompette suave au kitsch de la guitare-synthé, colle des boucles électroniques à la limite du digeste sur des rythmes tribaux, torture un sax comme les plus déjantés des joueurs de free, juste avant de laisser une guitare électrique s’envoler avec une grâce rauque vers les cieux du blues-rock…. Une bigarrure déroutante, difficile à engloutir d’un seul trait, mais non pas dépourvue de créativité. Les musiciens de ce collectif lyonnais manient -si ce n’est de façon consciencieuse- leurs instruments avec une maîtrise remarquable, une ingéniosité et une folie excitantes, et un sens très perturbant et décalé du dialogue. Il est rare de trouver actuellement une formation aussi improbable (une vieille tradition française dans le jazz, que celle de se démarquer aussi par le choix d'une formation inédite) : au clavier et samples de Jean-Luc Briançon, à la basse de Stéphane hermann, à la guitare et guitare-synthé de Derrick Giscloux, à la batterie de Stéphan Maurel, à la trompette de Christophe Métra et aux percussions de Frank Boutin-Albrand viennent s’ajouter de fructueux « featurings » (saxs et trombone, viole et violon, flute, chant percussions africaines et indiennes, mais aussi scratches, chants gospel et rires !) qui viennent enrichir le tout comme autant d’exroissances extraterrestres. L’écoute de Fast Moving Minds peut se révéler parfois fastidieuse, voire même à la limite du risible (l'espace considérable laissé à l'autodérision empêche de sombrer dans le grotesque très occasionnel), mais l'écoute ne s'évanouit pas dans les redondances, dans le laisser-aller ou le confort. Miles Davis et ses expériences pionnières, John McLaughlin et le Mahavishnu Orchestra, Herbie Hancock et les Headhunters, mais aussi Dave Holland se croisent ici et là, à l’improviste, dans un ensemble hétéroclite, tantôt un peu désuet, tantôt puéril, dont on cherche parfois l’unité, mais qui se révèle souvent brillant. (Jedediah Sklower)
Cobra Bleu / RDC Records (dis. XIII bis / Night & Day) 640138-2. Contact : [email protected], www.rdc-records.com
ABIGOBA : Fast Moving Minds
Étrange mixture que celle qui nous est proposée par Abigoba. Ce sextet mélange les sonorités d’une trompette suave au kitsch de la guitare-synthé, colle des boucles électroniques à la limite du digeste sur des rythmes tribaux, torture un sax comme les plus déjantés des joueurs de free, juste avant de laisser une guitare électrique s’envoler avec une grâce rauque vers les cieux du blues-rock…. Une bigarrure déroutante, difficile à engloutir d’un seul trait, mais non pas dépourvue de créativité. Les musiciens de ce collectif lyonnais manient -si ce n’est de façon consciencieuse- leurs instruments avec une maîtrise remarquable, une ingéniosité et une folie excitantes, et un sens très perturbant et décalé du dialogue. Il est rare de trouver actuellement une formation aussi improbable (une vieille tradition française dans le jazz, que celle de se démarquer aussi par le choix d'une formation inédite) : au clavier et samples de Jean-Luc Briançon, à la basse de Stéphane hermann, à la guitare et guitare-synthé de Derrick Giscloux, à la batterie de Stéphan Maurel, à la trompette de Christophe Métra et aux percussions de Frank Boutin-Albrand viennent s’ajouter de fructueux « featurings » (saxs et trombone, viole et violon, flute, chant percussions africaines et indiennes, mais aussi scratches, chants gospel et rires !) qui viennent enrichir le tout comme autant d’exroissances extraterrestres. L’écoute de Fast Moving Minds peut se révéler parfois fastidieuse, voire même à la limite du risible (l'espace considérable laissé à l'autodérision empêche de sombrer dans le grotesque très occasionnel), mais l'écoute ne s'évanouit pas dans les redondances, dans le laisser-aller ou le confort. Miles Davis et ses expériences pionnières, John McLaughlin et le Mahavishnu Orchestra, Herbie Hancock et les Headhunters, mais aussi Dave Holland se croisent ici et là, à l’improviste, dans un ensemble hétéroclite, tantôt un peu désuet, tantôt puéril, dont on cherche parfois l’unité, mais qui se révèle souvent brillant. (Jedediah Sklower)
Cobra Bleu / RDC Records (dis. XIII bis / Night & Day) 640138-2. Contact : [email protected], www.rdc-records.com
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Anciennes chroniques jazz (2002)
1.COB 90 Jazz Fusion
COBHAM, BILLY – DRUM ‘N’ VOICE : All That Groove
Des quartiers de Panama où il s’amusait avec son cousin à fabriquer des congas et des batteries avec des bouts d’acier, à ses plus récentes expériences musicales avec de grosses pointures du jazz tant acoustique qu’électronique, en passant évidemment par la Fanfare de New York et la tutelle professorale de Thelonious Monk et Stan Getz ou la complicité de Miles Davis ou de John McLaughlin, Billy Cobham a toujours eu un goût certain pour l’approfondissement des possibilités que lui offraient le jazz et les percussions, l’intrusion dans l’univers du jazz de l’électronique et les grands brassages musicaux. All That Groove est bien dans la lignée d’un tel travail de mélanges et d’expérimentation, tant par la formation du big band, puisque l’on retrouve les incontournables frères Randy et Michael Brecker, une bonne gamme d’Italiens (Pino et Lino Nicolosi, Fabrizio Bosso…) et bien d’autres encore, que par la multitude des genres qui sont parcourus dans cet album. On passe ainsi par des ambiances soul, électro-jazz, funk, ou encore les rythmes africains, comme pour rappeler le moule culturel dont le jazz tire ses origines, et ses excroissances depuis les années 1960. Avec la même fougue créatrice et pionnière que ses grands maîtres, Billy Cobham nous entraîne toujours plus loin dans l’infiniment grand du jazz. (Jedediah Sklower)
Nicolost Productions / Just Groove (dis. Epic) 5052642
1.MIN Mingus Revival
MINGUS BIG BAND : Tonight At Noon
Formation new-yorkaise réunie il y a une dizaine d’années par Sue Mingus, veuve de Charles, le Mingus Big Band se délecte dans la reprise de morceaux composés par le célèbre bassiste, en les arrangeant d’une façon telle que chacun semble devenir une sorte de gigantesque bataille de cuivres autour de son héritage incommensurable. Et cela devient encore plus intéressant lorsqu’une telle bataille se livre au sein de répertoire amoureux et de ses ballades. Tonight At Noon insuffle avec une heureuse parcimonie ce qu’il faut de l’énergie typique du Mingus Big Band, sans ôter quoi que ce soit à la douceur et au charme de ces morceaux. Par ailleurs, le disque réserve bon nombre de surprises, dont une apparition d’Elvis Costello, qui a ajouté des paroles au morceau Invisible Lady, de même qu’un bijou inédit depuis son premier enregistrement, un condensé de l’œuvre la plus magistrale à mon goût de Charlie Mingus, The Black Saint And The Sinner Lady, et un featuring de Seamus Blake sur des paroles que Mingus enregistra sur cassette alors qu’il ne pouvait plus écrire de musique. Si vous n’avez pas eu l’occasion de faire un petit tour par le sous-sol du Time Café, au Fez, ou de les voir au Parc Floral cet été, je vous recommande fortement d’en découvrir les albums studio, et pourquoi pas, en commençant par celui-ci. (Jedediah Sklower)
Dreyfus Jazz (dis. Sony Music France) FDM-36633-2
1.PET 90 ou 1.PET 00 Compilation Nu Jazz / Électro
GILLES PETERSON : Worldwide Program 2
Deuxième volet des compilations de Gilles Peterson, animateur radio consacrée aux musiques qui gravitent autour du jazz, des musiques électronique ou afro-américaines et aux apports des différents mélanges qui les ont affectés. Le disque nous fait ainsi découvrir le talent de bon nombre de musiciens de la scène du nu jazz et des différentes fusions qui en sont issues, avec des groupes comme Jazzanova ou Nu Spirit Helsinki et leurs intrusions électroniques, The Cinematic Orchestra avec son ajout de trip hop et de soul, ou bien encore Seiji et son jazz / rap syncopé. Les classiques ne sont pas exclus de l’émission, et on appréciera la présence de grands prophètes tels que Sun Ra ou Gene Harris. De même, le disque nous transporte directement au cœur d’autres cultures avec les atmosphères brésiliennes de la salsa du Grupo Batuque. Un bon outil pour découvrir le dynamisme des expérimentations musicales contemporaines. (Jedediah Sklower)
Mercury (dis. Universal)
COBHAM, BILLY – DRUM ‘N’ VOICE : All That Groove
Des quartiers de Panama où il s’amusait avec son cousin à fabriquer des congas et des batteries avec des bouts d’acier, à ses plus récentes expériences musicales avec de grosses pointures du jazz tant acoustique qu’électronique, en passant évidemment par la Fanfare de New York et la tutelle professorale de Thelonious Monk et Stan Getz ou la complicité de Miles Davis ou de John McLaughlin, Billy Cobham a toujours eu un goût certain pour l’approfondissement des possibilités que lui offraient le jazz et les percussions, l’intrusion dans l’univers du jazz de l’électronique et les grands brassages musicaux. All That Groove est bien dans la lignée d’un tel travail de mélanges et d’expérimentation, tant par la formation du big band, puisque l’on retrouve les incontournables frères Randy et Michael Brecker, une bonne gamme d’Italiens (Pino et Lino Nicolosi, Fabrizio Bosso…) et bien d’autres encore, que par la multitude des genres qui sont parcourus dans cet album. On passe ainsi par des ambiances soul, électro-jazz, funk, ou encore les rythmes africains, comme pour rappeler le moule culturel dont le jazz tire ses origines, et ses excroissances depuis les années 1960. Avec la même fougue créatrice et pionnière que ses grands maîtres, Billy Cobham nous entraîne toujours plus loin dans l’infiniment grand du jazz. (Jedediah Sklower)
Nicolost Productions / Just Groove (dis. Epic) 5052642
1.MIN Mingus Revival
MINGUS BIG BAND : Tonight At Noon
Formation new-yorkaise réunie il y a une dizaine d’années par Sue Mingus, veuve de Charles, le Mingus Big Band se délecte dans la reprise de morceaux composés par le célèbre bassiste, en les arrangeant d’une façon telle que chacun semble devenir une sorte de gigantesque bataille de cuivres autour de son héritage incommensurable. Et cela devient encore plus intéressant lorsqu’une telle bataille se livre au sein de répertoire amoureux et de ses ballades. Tonight At Noon insuffle avec une heureuse parcimonie ce qu’il faut de l’énergie typique du Mingus Big Band, sans ôter quoi que ce soit à la douceur et au charme de ces morceaux. Par ailleurs, le disque réserve bon nombre de surprises, dont une apparition d’Elvis Costello, qui a ajouté des paroles au morceau Invisible Lady, de même qu’un bijou inédit depuis son premier enregistrement, un condensé de l’œuvre la plus magistrale à mon goût de Charlie Mingus, The Black Saint And The Sinner Lady, et un featuring de Seamus Blake sur des paroles que Mingus enregistra sur cassette alors qu’il ne pouvait plus écrire de musique. Si vous n’avez pas eu l’occasion de faire un petit tour par le sous-sol du Time Café, au Fez, ou de les voir au Parc Floral cet été, je vous recommande fortement d’en découvrir les albums studio, et pourquoi pas, en commençant par celui-ci. (Jedediah Sklower)
Dreyfus Jazz (dis. Sony Music France) FDM-36633-2
1.PET 90 ou 1.PET 00 Compilation Nu Jazz / Électro
GILLES PETERSON : Worldwide Program 2
Deuxième volet des compilations de Gilles Peterson, animateur radio consacrée aux musiques qui gravitent autour du jazz, des musiques électronique ou afro-américaines et aux apports des différents mélanges qui les ont affectés. Le disque nous fait ainsi découvrir le talent de bon nombre de musiciens de la scène du nu jazz et des différentes fusions qui en sont issues, avec des groupes comme Jazzanova ou Nu Spirit Helsinki et leurs intrusions électroniques, The Cinematic Orchestra avec son ajout de trip hop et de soul, ou bien encore Seiji et son jazz / rap syncopé. Les classiques ne sont pas exclus de l’émission, et on appréciera la présence de grands prophètes tels que Sun Ra ou Gene Harris. De même, le disque nous transporte directement au cœur d’autres cultures avec les atmosphères brésiliennes de la salsa du Grupo Batuque. Un bon outil pour découvrir le dynamisme des expérimentations musicales contemporaines. (Jedediah Sklower)
Mercury (dis. Universal)
1.3 ROM 75
ROMANE : Djangovision.
Le dernier album de Romane s'impose, encore une fois, comme celui d'un héritier de Django Reinhardt. Mais cette fois-ci, Romane fait l'expérience d'instruments jamais mis en oeuvre pour interpréter le répertoire de Django : guitare, basse, batterie et orgue Hammond ! Un son tout à fait nouveau dans le style manouche... Intéressant, pourtant les puristes seront déçus. (Lucas Falchero)
Iris Music (dis. Harmonia mundi) LC11673
ROMANE : Djangovision.
Le dernier album de Romane s'impose, encore une fois, comme celui d'un héritier de Django Reinhardt. Mais cette fois-ci, Romane fait l'expérience d'instruments jamais mis en oeuvre pour interpréter le répertoire de Django : guitare, basse, batterie et orgue Hammond ! Un son tout à fait nouveau dans le style manouche... Intéressant, pourtant les puristes seront déçus. (Lucas Falchero)
Iris Music (dis. Harmonia mundi) LC11673
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