Chroniques de novembre 2005

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Jean Nicolas
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Chroniques de novembre 2005

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6.11 MIC
MICHEL LEGRAND : The essential Michel Legrand Film Music collection

Le grand Legrand et le Vlaams radio orkest.
Récemment de passage à Bruxelles, Michel Legrand est venu présenter son dernier disque sur lequel il est accompagné de la Vlaams Radio Orkest dont la résidence est maintenant Place Flagey (Ixelles). A ce jour, Legrand a réalisé près de 200 albums, entre 150 et 200 musiques de films et de séries télévisées, est récipiendaire de 3 Oscars et treize nominations, cinq trophées Grammy et une Palme d’Or à son actif, on ne présente plus cet homme-orchestre qui s’est fait connaître surtout par ses musiques de film depuis une quarante d’années. Né le 24 février 1932, fils de Raymond Legrand, français d’origine, Michel Legrand habite maintenant aux Etats Unis. A la sortie du conservatoire où il étudie pendant sept ans avec Nadia Boulanger, Legrand joue du piano dans les bars. En 1947, spectateur de Dizzy Gillespie à la salle Pleyel, il se sent appelé par le jazz. En 1950, il rencontre Claude Nougarou pour qui il compose quelques chansons qui apparaissent sur l’album Legrand Nougarou sorti en novembre 2005 (Universal).
Le piano restera son instrument de prédilection tout au long de cette longue carrière, dont la longévité constitue d’ailleurs pour lui un élément qu’il utilise pour faire rire le public. Legrand est sur scène un homme de grand talent, un entertainer, l’une des grandes vedettes du jazz français qui a joué, outre-mer avec Miles Davis, Neil Diamond, Barbara Streisand, etc. Bien qu’il se soit fait surtout connaître des interprètes américains, Legrand se produit dans le monde entier. Il a aussi joué avec Henri Salvador et Maurice Chevalier avec qui il est parti aux Etats Unis en 1956 comme directeur musical. Depuis plus de cinquante ans Legrand fait donc entendre ses airs de cinéma, ses chansons et ses accompagnements jazzés. Mais c’est avant tout comme chef d’orchestre et pianiste que Legrand se distingue. Car même si depuis 1964 Legrand se constitue un répertoire chanté avec notamment comme parolier Jean Dréjac, sa voix ne témoigne guère de talents particuliers et sert plutôt de support sonore à une musique et une personnalité scénique hors de commun.
Le disque qu’il présente avec l’Orchestre de la Radio Flamande (The Essential Michel Legrand Film Music Collection (Silva Screen Records, SILCD 1185)) comprend par exemple « les Parapluies de Cherbourg » qu’il réalise en 1963 (Palme d’Or à Cannes en 1964). Ce fut la première bande musicale de film entièrement chantée. A cette époque aucun producteur parisien n’envisageait la possibilité que le public s’assied 90 minutes pour regarder un film entièrement chanté. Puis en 1967, il tente sa chance à Hollywood. Le public reconnaîtra les airs connus des films : « Les demoiselles de Rochefort » (1967), « Never say never again » (1983)(film de James Bond), « How do you keep the music playing », «The Thomas Crown affair» (1968), «Les trois mousquetaires» (1973), etc. La carrière de Legrand lui fait participer au courant de la Nouvelle vague aussi puisqu’il travailla avec Jean-Luc Godard par exemple et, plus tard, avec d’autres réalisateurs français comme Claude Lelouch.
Talentueux jazzman, Legrand se présente en concert à la fois avec son ensemble qui accompagne ses chansons et l’Orchestre de la radio flamande qui l’accompagne dans ses musique de films et dont on trouve l’essentiel sur la compilation que vient de sortir chez Silva Screen dans une collection dédiée aux compositeurs de films. Legrand appartient à cette génération de compositeurs jazz qui ont fait leur renommée avec leur propres compositions. On pourrait lui comparer Léo Ferré si on avait à le comparer à un chanteur à la fois musicien talentueux et compositeur. Mais Legrand n’a sûrement pas la qualité des textes de Ferré, ni son style anarchiste. Il est en revanche plus comique et polyvalent. Ce qui fait la renommée de Legrand n’est pas non plus sa carrière de chanteur (auteur-compositeur-interprète) où il reste un chanteur de charme de talent contestable, mais son sens du spectacle, de l’autodérision, etc... (Jean-Nicolas Desurmont)
Reader’s digest association (dis. Silver Screen Records) SILCD1185 (2005).
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