Chroniques de Septembre 2010

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Modérateur : Lopez Noël

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Marc Poteaux
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Chroniques de Septembre 2010

Message par Marc Poteaux »

1.56 EMI East coast rap
EMINEM : Recovery
Trop vite parti en retraite, l'enfant terrible de l'Amérique est vite revenu aux affaires, et se montre même furieusement conquérant. Preuve en est ce "Recovery" sorti un an seulement après "Relapse". Eminem s'est entourée des plus grands producteurs du moment et d'invités prestigieux (Pink, Lil Wayne, Rihanna) pour nous présenter un album qui selon lui est une renaissance, le retour du vrai Marshall. Mais qui est donc cette personne ? Ici, on découvre un être amer, qui se cherche un nouveau flow, une nouvelle façon d'écrire et de voir la vie, et n'hésite pas à cracher sur ses albums précédents. Fini les attaques gratuites et l'humour parfois limite, Eminem semble devenu adulte. Doit-on l'encourager dans cette voie, qui, il faut l'avouer, si elle donne naissance à un assez bon disque, manque d'une certaine fantaisie et du recul qui fait défaut à la plupart des rappeurs, ou regretter le passé ? C'est à chacun de voir, mais ce nouveau rappeur semble tout de même assez mal à l'aise avec son nouveau moi, et la gravité déployée sur ce nouvel opus en forme de crise de la quarantaine pourra en laisser plus d'un tiède... L'album de plus dur et le plus honnête certainement, mais qui reste assez inégal de par la pléthore de productions accueillies, les différents rôles endossés par le maître et le manque d'auto dérision. (Marc Poteaux)
Aftermath / Interscope (dis. Universal) 2739452
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1.39 LOS Reprises chanson manouche
LOST FINGERS (THE) : Rendez-Vous Rose
Après avoir découvert le phénomène québécois sur leur précédent album, j'attendais avec impatience le nouvel essai de ces trois ex-jazzeux reconvertis en rois de la reprise version chanson manouche. Ayant vu filtrer quelques titres pressentis, je salivais d'impatience. Pourtant, il s'avère que leur traitement est bien moins convainquant que par le passé, les titres peut-être moins travaillés, ou les chansons mal choisies. Toujours est-il que la recette connue, on retire moins de plaisir à l'écoute de ces douze nouveaux titres. Ou plutôt dix, car les deux derniers sont directement repris de « Lost In The 80's ». Et sont d'ailleurs les deux meilleurs titres de ce nouvel album, ce qui est quand même assez triste. On se demandera aussi pourquoi certains titres de la version outre-atlantique tels que « Lady marmelade » n'ont pas été inclus ici... Non pas que les autres relectures soient désagréables, mais leur transformation est beaucoup moins flagrante, et donc moins drôle. A vrai dire, les artistes originaux auraient pu les reprendre avec une orchestration différente que ça ferait le même effet. Certains le font d'ailleurs : on note la participation de Plastic Bertrand, la Compagnie Créole et Michel Louvain sur les chansons qui ont fait leur succès. Un album agréable, mais moins fun que le précédent; Espérons que la troisième livraison rétablira l'équilibre. (Marc Poteaux)
Tandem / Jive (dis. Sony) 7728822
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1.53 NEC Rap hardcore
NECRO : Die !
J'ai découvert Necro avec son précédent album "Death Rap" il y a 2 ans, et je guette depuis une nouvelle sortie, convaincu que je suis du talent du bonhomme, inconstant certes, mais au phrasé si typique et au propos si particulier qu'il en devient salutaire pour un univers hip-hop beaucoup trop formaté et prévisible. Bon, soyons clairs : Necro n'est ni un agrégé de philosophie ni un visionnaire, il est juste le roi d'un genre de niche, le hip-hop hardcore horrifique. Pas sensible, pas poétique, pas technique, pas avant-gardiste sur le plan musical, pas ou très peu de featurings, le genre se suffit à lui-même. Ce sixième album est dans la droite lignée des autres, peuplé de très bons titres et d'autres très moyens, l'ensemble restant aussi compact, façon parpaing dans la tronche. Violent, inégal, exagéré, mais maîtrisé de bout en bout, un nouvel album qui remplit son contrat et laisse les imitateurs loin derrière. (Marc Poteaux)
Psycho + Logical (dis. Koch) necro180
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1.413 PLA Soul hip hop
PLAN B : The Defamation of Strickland Banks
D'Eminem anglais, Ben Drew, alias Plan B, semble vouloir passer à Marvin Gaye blanc. Ici, la soul vintage côtoie le hip-hop de blanc-bec au sein d'un concept-album narrant l'histoire d'un jeune chanteur soul accusé à tort de viol par une fan éconduite. Hum. Un album-concept qui sent le biopic à plein nez, ça ne vous rappelle rien ? Il faut dire aussi que Ben joue la comédie à l'occasion, et que cette histoire, qui s'interrompt ici de façon abrupte, verra sa fin exposée dans un futur court-métrage. Décidément, le rapprochement avec Marshall Mathers est inévitable. Pourtant, si Shady est une influence avouée, on en décèle bien d'autres au travers de ce second album. Outre la soul sixties, c'est une frange pop groovy et le hip-hop foutraque des Beastie Boys qui surgissent ça et là, apportant encore un peu plus de couleur à l'ensemble. Au final, Plan B délivre un album très intéressant, riche en chansons accrocheuses même si quelquefois bancales ; paradoxalement, ce sont les parties rappées qui paraissent anachroniques ici. Le seul point noir de l'album, c'est son côté un peu trop "propre" : rien ne dépasse, tout sonne juste, tout est à sa place. C'est de la soul des années 2000 ; on n'y sent plus la sueur, on n'y perçoit plus la pulsion sexuelle, et elle a perdu son message social, sa rage d'exister, son identité au profit d'une volonté de séduire, d'un souci purement esthétique. Bien, mais un poil trop tiède. (Marc Poteaux)
679 Recordings (dis. Atlantic) 6584712
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1.57 TUM Ethno rap / Indie rap
TUMI AND THE VOLUME : Pick A Dream
Les groupes de rap du continent africain qui parviennent jusqu'à nos oreilles, c'est suffisamment rare pour qu'on s'y intéresse. Et quand en plus ledit groupe propose un hip-hop élaboré à partir de vrais instruments, en live comme sur disque, on se doit de redoubler d'attention ! De l'Afrique, Tumi garde quelques influences décelables de-ci de-là, au détour d'une rythmique plus rumba, d'une instrumentation plus typique, d'une participation de Daniel Waro. Mais dans l'ensemble, on ne peut taxer ce deuxième album studio de pratiquer la préférence nationale ; « Pick A Dream » est un album universel, qui plus est totalement anglophone, expédié de la région du monde qui subit le plus la mondialisation. Ironie du sort ? Entre les Roots et un Black Eyed Peas qui ne serait pas consacré au roi dollar, mais aurait conservé une large part de créativité et de liberté artistique, Tumi And The Volume propose une musique fraiche, groovy et riche, qui saura se faire une place dans la discothèque des fans de rap intelligent et non formaté autant que dans celle des amateurs de variété internationale qui ont soif de nouveauté. (Marc Poteaux)
Sakifo (dis. Wagram) 3216162
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