Chroniques d'Avril 2011

Archives

Modérateur : Lopez Noël

Marc Poteaux
Rédacteur incontournable
Messages : 592
Inscription : jeu. 10 févr. 05 13:11

Message par Marc Poteaux »

2.512 MON Stoner / heavy rock
MONTER MAGNET : Mastermind
Durant de nombreuses années, j'ai lu des chroniques dithyrambiques sur une poignée d'album du groupe de Dave Windorf, et pas mal de vacheries sur le personnage aussi. On parlait de stoner rock, de heavy rock, de plein de termes qui me paraissaient alors bien loin de mon univers beaucoup plus violent musicalement parlant. Et de fat, je suis complètement passé à côté de Monster Magnet. Jusqu'aujourd'hui où, confronté à ce nouveau disque vendu comme le messie, je me retrouve fort dépourvu. Ok, on va la jouer sobre donc. On trouve ici du riff velu mais pas trop (production très propre ; on veut bien sentir l'asphalte et l'essence, mais il ne faudrait pas que ça tâche les 'tiags), du chant heavy entre Danzig et Bruce Dickinson, des titres mid-tempo vraiment bien sentis, aux mélodies évidentes. D'ailleurs, il faut le reconnaître, certains morceaux sont vraiment imparables (« Gods And Punks », « Mastermind », « 100 Million Miles »), et les autres ne se contentent pas de jouer la montre, mais suscitent facilement l'adhésion de tout fan de rock bien huilé. Nous y voilà donc, à la conclusion : « Mastermind » est un bon disque, très bon même, de rock musclé, pêchu mais qui sait rester suffisamment accessible pour plaire au plus grand nombre. Pas magique, pas transcendant, mais assez enivrant pour accompagner une belle et longue balade sur une route déserte, l'odeur de la gomme qui chauffe dans les narines, le soleil tapant la nuque. (Marc Poteaux)
Napalm (dis. Plastic Head) NPR336
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Ce qui ne tue pas tes tympans rend plus forte ta discothèque...
Marc Poteaux
Rédacteur incontournable
Messages : 592
Inscription : jeu. 10 févr. 05 13:11

Message par Marc Poteaux »

2.23 MY pop rock symphonique
MY LITTLE CHEAP DICTAPHONE : The Tragic Tale Of A Genius
Je fais partie de ces vieux cons qui déplorent souvent que les gens connaissent la reprise, la séquelle, le fils spirituel, le spin-off, et pas l'original. Pourtant, c'est bien connu, on est toujours le con d'un autre, et me voici face à l'une de mes nombreuses lacunes musicales. My Little Cheap Dictaphone en est à son troisième album, et je ne connais du groupe que son excroissance, Hollywood Porn Stars. Il était donc temps de remédier à cette erreur. Et comme pour enfoncer le clou, le groupe de Redboy a semble-t-il décidé de pondre un chef d'œuvre. Dès les premières secondes, je suis emporté par cette ambiance étrange, entre fantasmagorie, tragédie gothique et mélancolie. Fasciné et séduit, je me laisse porter par cette pop orchestrale de haute volée, je me laisse raconter l'histoire de ce génie inventé de toutes pièces pour servir le concept-album que méritait le vrai génie, musical celui-là, de son auteur, pour pouvoir s'épanouir. Pour parler belge, on trouvera des traces des grands-frères Venus ici, de leur habileté à proposer des petites merveilles, des symphonies de poche, des rollercoasters de chambre. D'aucuns pourraient le trouver pompeux, prétentieux ; « The Tragic Tale Of A Genius » est pourtant juste grandiose, sorte de comédie musicale qui effacerait toutes les horreurs qu'on a pu nous vendre sous cette étiquette depuis bien longtemps. Est-ce cette ambiance cinématographique qui séduit et emporte ? Ou ce côté cabaret rock qui a le vent en poupe ? Peu importe ; cet album est énorme, magnifique, imparable, une réussite totale... Et une preuve de plus que le rock belge a décidément quelque chose en plus. (Marc Poteaux)
PIAS (dis. PIAS) MLCD001
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Ce qui ne tue pas tes tympans rend plus forte ta discothèque...
Marc Poteaux
Rédacteur incontournable
Messages : 592
Inscription : jeu. 10 févr. 05 13:11

Message par Marc Poteaux »

2.67 NOF Punk rock californien
NOFX : The Longest Ep
Fat Mike est un garçon productif, et tout entier dévoué à la cause punk. Un punk qui a grandi en écoutant du punk, mais pas que. Car à l'image de bon nombre de formation américaines, si une chanson de NOFX ressemble à une autre, elles comportent toutes une mélodie à laquelle on peut se raccrocher, un côté pop certain, et des paroles stupides, moqueuses, politisées, too much, mais toujours intéressantes. Comme du punk, quoi. Alors certes, depuis 30 ans, le groupe n'a pas pris une ride, et n'a donc pas non plus évolué, ce qu'on peut facilement vérifier au travers de cette nouvelle galette qui regroupe presque tous les titres parus sur les ep du groupe depuis sa création. Et sans surprise, il y a des titres monstrueux, et d'autres plus moyens. Le souci, c'est le public auquel il s'adresse, ce disque. Les fans du groupe ont probablement déjà tout ou partie de ces 30 morceaux. Aux autres, on conseillera peut-être plus un autre album, même si ce « Longest Ep » tient toutes les promesses d'un vrai long effort. Voilà donc la conclusion ; très bon disque, mais assez inutile. (Marc Poteaux)
Fat Wreck (dis. Plastic Head) FAT758-2
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Ce qui ne tue pas tes tympans rend plus forte ta discothèque...
Marc Poteaux
Rédacteur incontournable
Messages : 592
Inscription : jeu. 10 févr. 05 13:11

Message par Marc Poteaux »

2.13 REM Rock
R.E.M. : Collapse Into Now
R.E.M. A toujours navigué au gré des humeurs de son leader Michael Stipe. Et Michael s'est réveillé en pleine crise mondiale avec l'envie de mordre son prochain, apparemment. Exit le côté rêveur, c'est en pleine tourmente rock que le groupe nous convie dès l'introductif « Discoverer », plutôt bien foutu. Rock, « All The Best » l'est encore plus, tutoyant presque Interpol. « Uberlin », semi-ballade, sonne étrangement sèche et sobre, tout comme une « Oh My Heart » tout de même un peu trop sage pour convaincre, même parée d'ornements neo-folk sympathiques. « It Happened Today » et « Every Day Is Yours To Win » rallongent encore la sauce, et on se demande un peu où les petits gars veulent en venir, avec leur lot de ballades ni vraiment belles ni vraiment originales. Heureusement « Mine Smell Like Honey » nous sort un peu de notre torpeur, avec ses petits airs de « It's The End of The World As We Know It ». Hélas « Walk It Back » replombe l'ambiance. Et c'est reparti pour une salve rock, avec un « Alligator Aviator Autopilot Antimatter » qui court après la jeunesse, et un « That Someone Is You » très court mais qui donne le change. Et puis arrive « Me, Marlon Brando, Marlon Brando and I », seule ballade apte à convaincre de bout en bout, et où l'on retrouve la voix de Stipe, sensible et touchante. « Blue » joue la carte du titre d'ambiance, où une mélodie traversée de stridences habille l'arrière-plan, pendant qu'une voix récite un texte en talkover. Vraiment pas dégueu, et inattendu de la part du groupe, comme conclusion. Bon, tout ça n'est pas exceptionnel, et R.E.M. est loin de son niveau d'antan, mais « Collapse Into Now » ne peut être qualifié de mauvais disque. (Marc Poteaux)
Warner (dis. Warner) 49589-3
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Ce qui ne tue pas tes tympans rend plus forte ta discothèque...
Marc Poteaux
Rédacteur incontournable
Messages : 592
Inscription : jeu. 10 févr. 05 13:11

Message par Marc Poteaux »

2.65 ROY Heavy rock
ROYAL REPUBLIC : We Are The Royal
La suède nous a offert les Hives, et depuis, nombreuses sont les formations à vouloir prétendre au titre de groupe rock n' roll ultime. Attitude, simplicité et riffing endiablé sont donc encore au rendez-vous pour ce premier album de Royal Republic ; c'est rythmé, rock et catchy. J'en vois déjà certains bailler, et je ne peux pas les blâmer. « We Are The Royal » est une jolie carte de visite, pleine de tubes potentiels, mais qui manque de personnalité. Le genre album de l'été, écouté deux mois durant à plein volume en passant du bon temps et aussi vite oublié. Ça peut suffire à un bon nombre de gens dans notre société de consommation musicale (à laquelle je participe, même si j'aimerai m'en défendre), et le combo n'a pas l'air de se poser plus de questions que ça, donc on peut affirmer que le pari du groupe est réussi, même s'il est loin d'avoir la classe de ses grands-frères. (Marc Poteaux)
Roadrunner (dis. Wea) RR7764-2
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Ce qui ne tue pas tes tympans rend plus forte ta discothèque...
Marc Poteaux
Rédacteur incontournable
Messages : 592
Inscription : jeu. 10 févr. 05 13:11

Message par Marc Poteaux »

2.63 SOC Punk rock / Rock
SOCIAL DISTORTION : Hard Times And Nursery Rhymes
Mené par un Mike Ness infatigable depuis 1979, Social Distortion verse depuis quelques années moins dans le punk rock pur que dans un rock musclé intégrant influences punk, country et pop. Oh, rien de bien original, du big rock US, mais suffisamment bien exécuté pour plaire au plus grand nombre. Ah, et il y a cette aura aussi. Mike, c'est un gars qui a vécu, qui a fait des conneries, qui a connu la taule et qui s'est repenti. Un gars avec un charisme certain, un grain de voix inimitable, une attitude de « vrai », le genre de truc contre lequel on ne peut pas lutter. Alors oui, « Hard Times And Nursery Rhymes » est facile, trop facile, se contentant d'aligner les titres mid-tempo aux chœurs archi téléphonés, d'utiliser les mêmes riffs que par le passé, mais agencés différemment, d'exploiter encore et encore le même filon. Mais on arrive pas à en vouloir à Mike, et on continue à trouver excellents des titres comme « Road Zombie », « Machine Gun Blues » ou « Alone And Forsaken » qui, sans l'apport de la fameuse aura, sonneraient juste bien. D'accord, le reste entre par une oreille et ressort par l'autre. Mais quand même, quel bonhomme, ce Mike ! (Marc Poteaux)
Epitaph (dis. Pias) 7119-1 EPI
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Ce qui ne tue pas tes tympans rend plus forte ta discothèque...
Marc Poteaux
Rédacteur incontournable
Messages : 592
Inscription : jeu. 10 févr. 05 13:11

Message par Marc Poteaux »

2.32 STO Folk rock
STONE, Angus & Julia : Down The Way
Le problème avec les albums de folk rock désertiques, simples, touchants et arides, c'est qu'ils utilisent souvent des recettes similaires tout au long de leur progression et finissent par devenir assez rasoirs. Ce duo australien, constitué de deux voix complémentaires, unies à la scène comme à la ville (Angus et Julia sont frère et sœur, et c'est même pas du chiqué !), dont le tube « Big Jet Plane » a traversé la planète emportant moult suffrages, pourrait bien se situer dans cette catégorie. Ok, le titre a fonctionné sur moi aussi, mais je ne sais pas, quelque chose me pousse à faire cette supposition, et j'entame l'écoute de ce deuxième album avec un sale préjugé derrière le clavier, épiant chaque note, guettant toute répétition, fouinant sous les cactus pour trouver une tournure redondante, une mélodie convenue. Et manque de bol, il en trouve. Oui, il y a ici de la sensibilité, de la beauté même, une jolie manière d'agencer les voix, une science de l'épure. Mais voilà, ça reste tout de même trop classique dans la forme comme dans l'interprétation (piano, guitare sèche, voix, mélancolie, rythme neurasthénique) et entre deux titres sympa, je m'ennuie profondément. J'ai bien conscience que cet album mérite une deuxième chance, mais je n'ai pas le courage de lui donner ce soir. (Marc Poteaux)
Discograph (dis. Wagram) 3231692
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Ce qui ne tue pas tes tympans rend plus forte ta discothèque...
Marc Poteaux
Rédacteur incontournable
Messages : 592
Inscription : jeu. 10 févr. 05 13:11

Message par Marc Poteaux »

2.23 WEE Powerpop
WEEZER : Hurley
L'opportunité de me coltiner un nouvel album de Weezer si tôt après une bouse infâme comme « Raditude » ne m'enchantait guère, je dois bien le reconnaître, même avec une pochette aussi second degré et référentielle. Heureusement, je constate bien vite que le passage chez Epitaph semble avoir donné de nouveau envie à cet übergeek de Rivers Cuomo de refaire du rock, voir d'étudier son passé musical, comme en attestent quelques titres qui rappellent les débuts du groupe. Bon, « Hurley » n'est pas une révolution, et n'est pas l'album bleu des années 2010. Mais il compte tout de même quelques bons titres, comme « Where's My Sex », et d'autres qui tiennent la comparaison avec la période « Maladroit », et éclipsent totalement la dernière période du groupe, ce qui en soi est déjà appréciable. Une fois ceci dit, il faut bien vite avouer que tout ici a déjà été entendu, que le groupe se répète (se parodie ?), que l'humour n'excuse pas tout, et que, si on veut rester dans le domaine des séries télé, cet album, c'est plus le haïtien de Heroes que Hurley de Lost ; il a le don de provoquer une amnésie, un trou noir, de faire oublier son existence à autrui. Pas mauvais, juste oubliable. (Marc Poteaux)
Epitaph (dis. Pias) 7126-2
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Ce qui ne tue pas tes tympans rend plus forte ta discothèque...
Marc Poteaux
Rédacteur incontournable
Messages : 592
Inscription : jeu. 10 févr. 05 13:11

Message par Marc Poteaux »

2.23 WEE Powerpop
WEEZER : Death To False Metal
Weezer a décidé de rester dans l'actualité. Même pas remis de leur « Hurley », les voilà qui nous envoient une compilation de chutes de studio, faces b et inédits, toutes époques confondues. Heureusement penseront certains, au moins ça ne se concentre pas sur la dernière période. Tant pis diront les autres, il y aura quand même quelques déchets. Bref, derrière un nouveau nom d'album rigolo, on trouvera (encore une fois) du bon et du moins bon. Mais au moins, on reste en terrain pop rock ici. Pas de fantaisies r&b ou variétoche ; même la reprise du « Unbreak My Heart » de Toni Braxton est adaptée à la sauce du groupe, sans essayer de singer (ce qui constitue ces dernières années le gros point noir de la musique de Weezer). Pourtant, on arrive pas à s'enthousiasmer pour un titre en particulier ; on trouve ça pas mal, mais la magie des débuts s'est définitivement envolée, au profit d'un autoplagiat plus ou moins bien exécuté et de maladresses en pagaille. Le côté fun et décalé du groupe a pris le dessus, il faut se faire une raison, Weezer s'est laissé enfermer dans le personnage d'étudiant geek et potache qu'il a développé. Dommage. (Marc Poteaux)
Polydor (dis. Universal) 5275651
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Ce qui ne tue pas tes tympans rend plus forte ta discothèque...
Verrouillé