Chroniques d'Avril 2011

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Modérateur : Lopez Noël

Marc Poteaux
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Chroniques d'Avril 2011

Message par Marc Poteaux »

2.65 AUT Rock indépendant
AUTOLUX : Transit Transit
Il y a quelques années, alors que mes cheveux n'essayaient pas encore, doucement mais surement, de rejoindre mes oreilles, j'ai découvert au gré d'une chronique (comme quoi, des fois, c'est lu ces machins) un groupe qui exploitait le filon grunge rock avec beaucoup de talent. Un groupe entouré d'une aura magique, car méconnu du grand public, bien loin de la médiatisation d'un Nirvana, d'un Pearl Jam ou d'un Alice In Chains. Ce groupe, c'était Failure, et l'album en question « Magnified », chef d'œuvre du genre. Autolux, déjà auteur en 2004 d'un « Future Perfect » très écoutable, est la moitié de Failure. Seize ans après ma première rencontre avec Greg Edwards, me voilà de nouveau face à lui et son génie créatif. Apaisé, préférant retenir les coups, les étouffer, tisser des passerelles entre les nuages mélodiques plutôt que de s'y frayer un chemin à coup de stridences et de déchirements noisy, le groupe a parfois du mal à convaincre. La faute à cette obsession de l'originalité, du son archi-personnel ? Ou Autolux a-t-il juste un peu perdu cette magie qu'on avait décelé au détour d'un titre comme « Turnstyle Blues » ? Reste un album traversé de fugaces moments de grâce, mais qui peine à capter l'attention sur la longueur. Et un chroniqueur affreusement déçu. (Marc Poteaux)
ATP (dis. SRD) ATPRCD40
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Marc Poteaux
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2.65 BOO Rock indépendant
BOOGERS : As Clean As Possible
Des fois, il y a des disques qu'on ne voit pas arriver, venus d'artistes dont on avait jamais entendu parler, dotés d'une telle dégaine qu'on aurait pas parié un centime sur eux. Des fois même, ces disques changent notre vie. Peut-être pas pour toujours non, mais au moins pour quelques heures, quelques jours, quelques mois au mieux. Ce « As Clean As Possible » en est le parfait exemple. Boogers, c'est un français, batteur pour Rubin Steiner à la base, et apparemment fan de pop indé bricolo et fun. Aucune prétention ici, et même un amateurisme assumé, autant dans les paroles que l'exécution (un accent anglais pas trop dépaysant, pour le dire gentiment) forcent l'adhésion immédiate. C'est frais, c'est fun, ça fait chantonner, taper du pied et bouger la tête. Ça sent l'été et les party étudiantes. Ça ressemble pas à grand-chose, c'est en équilibre instable, c'est l'essence même de la pop indie, et ça fait du bien de constater que quelque part en France, un pauvre bougre totalement autodidacte est capable de pondre un album aussi bon, sans gros moyens mais avec juste un grain de folie de plus que les autres. (Marc Poteaux)
At(h)ome (dis. Wagram) 3214312
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2.24 CAK pop indé
CAKE : Showroom Of Compassion
Cela faisait 7 ans que l'on avait plus entendu parler de John Mc Crea et de son groupe Cake. Et pour la plupart d'entre-nous, ne nous voilons pas la face, ça fait même bien plus longtemps. Il faut dire que, si « Fashion Nugget » avait marqué son époque avec sa horde de tubes, « The Distance » et « I Will Survive » en tête, depuis, les coups d'éclat ont manqué. C'est donc plus une certaine forme de nostalgie qu'un réel attachement au groupe qui pousse votre serviteur à laisser une chance à ce disque. Oui mais voilà, dès l'entame de ce « Showroom Of Compassion », on se rend compte que le groupe n'a pas changé, ou presque. Le souci, c'est que nous, oui. Et que ce qu'on trouvait sympa et original il y a plus de 10 ans ne passe pas forcément aussi bien aujourd'hui. Même les bons titres du disque (un « Long Time » qui finit comme un clin d'oeil, un « Mustache Man » classique mais efficace, un « Teenage Pregnancy » instrumental mais accrocheur, et « Easy To Crash » dans une moindre mesure), s'ils fonctionnent sur le moment, ont un goût de déjà-vu forcément préjudiciable. Au final, le disque passe sans que l'on s'en plaigne, mais ne laisse pas un souvenir impérissable, comme beaucoup de ses aînés. Et confirme que Cake est un groupe sympa, sans plus. (Marc Poteaux)
Upbeat (dis. Warner) 6269933
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2.532 CHI Heavy black mélodique
CHILDREN OF BODOM : Relentless, Reckless Forever
Lorsque paraît le premier album de Children Of Bodom, « Something Wild », qui traîne encore dans ma cédéthèque, j'avoue que je ne prédis pas au groupe l'avenir qu'il connaîtra. Ok, ce mélange black metal et heavy metal peut plaire, mais il est déjà proposé par d'autres formations scandinaves de l'époque. Et puis, les titres restent quand même très classiques. Pourtant, dès le deuxième album des finlandais, c'est le carton plein à travers l'Europe. 14 ans après leurs débuts, voici Alexi Laiho et les siens qui reviennent en terrain conquis avec ce 7e album qui ne change rien, et donc ravira les fans par milliers. Children Of Bodom, c'est une voix black thrash criarde sur un thrash speed metal qui garde quelques influences death et folk black, et n'hésite pas à se la jouer virtuose côté guitare ou clavier. Dit comme ça, ça peut sonner original ; il n'en est rien. C'est typiquement de la musique pour headbanguer ; bien exécutée, bien agencée, bien emballée, mais aussi excitante qu'une tranche de jambon sous vide. Ce n'est que mon avis, et je sais qu'il est loin d'être partagé par la communauté metalleuse, mais les faits sont là : la musique du groupe est 100% efficace, et ça sonne comme un contrat mené à bien, un disque de commande. Alors trop bon pour être honnête ? Aseptisé et prévisible en tout cas. Et c'est déjà trop pour moi. (Marc Poteaux)
Spinefarm (dis. V2) VVR761578
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2.533 DEI Death metal
DEICIDE : To Hell With God
Glen Benton est une légende du death metal américain, et Deicide une sommité du genre, je le reconnais. Pourtant, je l'ai toujours trouvé limité (et pas que musicalement, mais ceci est un autre débat). Certes, la formule du groupe a un peu évolué au fur et à mesure des années, en partie grâce à l'arrivée de Jack Owen, qui est loin d'être un manchot, et apporte sa technique et son feeling au groupe. Toutefois, le discours est parfois à la limite du ridicule, et la musique est archi-conventionnelle. Oui, je sais, on dit old school. Oui, je sais aussi, je suis de mauvaise foi, un peu. Mais bon, le fait est là ; écouter un disque de Deicide me fait subitement me passionner pour tout ce qui passe à ma portée ; étiquette de vêtement, programme de parti politique, concert de Justin Bieber... Et ce dixième opus des aventures de Glenouchet ne change rien à la donne. Pire, il a tendance à me fatiguer encore plus. Ce n'est pas que je sois trop vieux ; je prends plaisir à écouter des choses aussi violentes, et même plus... Non, je pense juste que Deicide et moi sommes incompatibles. L'enfer ? Ah oui, c'est bien ça. (Marc Poteaux)
Century Media (dis. Emi) CM9979790
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2.531 DEV Thrash death
DEVILDRIVER : Beast
Paraît que Dez Fafara a monté un groupe après Coal Chamber, et que ça dépote pas mal. Quoi ringard ? Bien sûr que je sais que ça existe depuis 2003. Oui, bon, on peut bien laisser passer les un ou 2 premiers albums, histoire que le groupe se trouve, se rode un peu non ? Ah, 4 ? Déjà ? Et c'est le cinquième là ? Ok, ok, allez, je me lance, faut bien leur laisser une chance aux p'tits jeunes. « Beast » donc. Ça sonne méchant dis-donc ! Ah mais ça l'est en plus ? Elle a changé sa voix, non ? Il prend des trucs ? Même pas ? Ça sonne beaucoup plus metal en tout cas, et ceux qui l'avaient quitté en pleine tourmente neo metal en seront pour leur frais, ici on est en plein neo thrash moderne, avec des gros bouts de death, des soli bien heavy, des influences black et nu hardcore... Un joli panel en somme. Et on peut dire que tout ça a de la gueule. La maîtrise est là, la science du riff digérée, l'art de la rythmique impeccablement retranscrit. Oh, bien sûr, ce n'est pas nouveau, et ça sonne un peu surjoué parfois, mais à part l'abominable relecture de « Black Soul Choir » de Sixteen Horsepower, ça tient sacrément bien la route, et je regrette presque de n'avoir pris la peine de me pencher sur le cas du groupe plus tôt. (Marc Poteaux)
Roadrunner (dis. Warner) RR 7753-5
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2.24 DO Indie pop folk inclassable
DO (THE) : Both Ways Open Jaws
Après un premier album hors-normes unanimement salué par la critique, annoncé par un single imparable (« On My Shoulders »), les franco-finlandais de The Do nous reviennent avec un deuxième album bien différent, mais tout aussi intéressant. Tout commence par un « Dust It Off » aérien. « The Wicked And The Blind », voyage rythmé et alangui à la fois, prend le relai, prenant l'auditeur par la main pour l'emmener on ne sait où ; dans un autre monde, dans une réalité parallèle, observer le monde depuis les nuages... Ailleurs en tout cas. « Gonna Be Sick ! », un peu plus ancré dans la réalité, fait la part belle à la jolie voix d'Olivia. Les huit autres titres continuent sur la même lancée, entre poésie musicale ampoulée, folk extraterrestre et pop progressive. Et lorsque le disque s'arrête, laissant la place à un silence plein de promesses muettes et d'idées fantasques, on se dit qu'on a quand même bien de la chance d'avoir vu naître un monstre aussi attachant en France. Le virage du deuxième album est bien souvent difficile à négocier ; The Do s'en sort avec les honneurs, « Both Ways Open Jaws » est une sacrée réussite. (Marc Poteaux)
Cinq 7 (dis. Wagram) 3239402
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2.534 DR Deathcore nu school
DR. ACULA : Slander
Dr. Acula, ce n'est pas seulement le nouveau spectacle de Kamel Ouali. Dr. Acula (quel nom original, quel jeu de mot subtil) est un groupe ricain qui se définit comme formation de « party core ». Qu'est-ce que ça veut dire ? Que ces gusses nous pondent régulièrement des paroles rendant hommage aux bitures et autres grands moments d'insouciance estudiantine. Musicalement, ça se situe à la croisée des chemins du deathcore, du grind et du nu hardcore. Et c'est pas mal du tout, même si là, au débotté, sans les textes sous les yeux ni le décodeur de beuglements, on a forcément plus de mal à percevoir l'humour apparemment omniprésent du groupe. Restent 13 titres de très bonne facture, sans vrai temps mort, et surtout, variés ! Ici un clavier qui fout les chocottes, là une voix plus black, là-bas un sample inattendu, tout est bon pour différencier un titre de l'autre et faire en sorte que l'auditeur passe un bon moment et ait envie de revenir sur ce « Slander » dans sa totalité plutôt que de se repasser les deux-trois premiers titres parce que, « de toutes façons, c'est toujours la même chose ».Et rien que pour ça, on ne peut que féliciter le groupe. Alors quand en plus on constate que c'est réussi... (Marc Poteaux)
Victory (dis. Wea) VR613
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2.53 ENS Metal extrême progressif
ENSLAVED : Axioma Ethica Odini
Enslaved, on le constate depuis quelques années, a choisi le voyage comme ligne de conduite. Plutôt que de se choisir un genre musical personnel et de s'y arrêter, il a choisi d'évoluer par strate, redonnant sa vraie signification au qualificatif « progressif ». Car oui, Enslaved produit de la musique progressive. Pas ronflante, pas prétentieuse, plus agressive, sauvage et moins académique que ce que l'on met habituellement sous cette étiquette, mais progressive tout de même. On peut, c'est certain, reconnaître la patte du groupe, mais il prend toujours soin d'amener un peu plus loin ses chansons, d'y inclure de nouveaux éléments, de moduler un peu plus son mode d'expression. De quoi raviver la flamme des fans des norvégiens. Quoi qu'il en soit, et quelle que soit la façon dont on perçoive sa musique, Enslaved est un grand groupe, et nous le prouve une fois de plus avec un « Axioma Ethica Odini » où l'on retrouve tout ce qui a fait la magie de ces prédécesseurs et plus encore. On y remarquera moins de passages oniriques et planants, et un peu plus de guitares, un peu plus de chant black, de titres mid-tempo. Mais ce ne sont que des détails. Ce qu'on y trouve surtout, ce sont des morceaux très efficaces, un groupe qui parvient toujours à tenir en haleine, ne cède jamais à l'envie de complexifier pour le plaisir, mais s'applique toujours à proposer la musique la plus intéressante possible, autant pour lui que pour son public. Pas de morceau-phare à citer ; les œuvres d'Enslaved sont un tout, et s'apprécient comme telles. Grand groupe, grand album. (Marc Poteaux)
Indie recordings (dis. Relapse) INDIE052CD
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2.65 GET Emo wave ?
GET UP KIDS (THE) : There Are Rules
Si le nom des Get Up Kids ne vous dit rien, sachez qu'il s'agit d'un des groupes à l'origine du mouvement emo, et dont l'album « Something To Write Home About » est un classique du genre, souvent reconnu comme une grosse influence pour les ténors du genre (Fall Out Boy et Dashboard Confessionnal en tête). Le groupe a eu une vie relativement courte, et se sépare dix ans après sa création, et après avoir signé des disques moins essentiels pour le genre sur la fin. Aujourd'hui, le groupe se reforme et revient des studios avec un « There Are Rules » tout neuf ; que faut-il en attendre ? Ça commence très fort avec un « Tithe » proche du Failure de « Magnified » (miam), suivi d'un « Regent's Court » tout aussi rock et réussi. Alors lorsque « Shatter Your Lungs » débarque, avec son aire d'électro pop fadasse, on ne sait pas quoi en penser, et on préfère passer au titre suivant. Problème : « Automatic » joue la même carte, encore plus revival eighties de mauvais goût. « Pararelevant » semble volontaire pour faire le grand écart entre les deux genres, et ne s'en tire pas trop mal. « 'Rally Round The Fool », sorte de ballade emo traversée de nappes étranges, étonne mais fonctionne. « Better Lie », porté par une basse décidément omniprésente, est miné par un refrain trop faible pour convaincre. « Keith Case » a un peu tendance à se combattre lui-même aussi. « The Widow Paris » suit, et s'impose comme l'un des meilleurs titres de l'album, sombre et frais à la fois. Sur « Birmingham », le groupe expérimente à tout va, gâchant un peu le potentiel de la chanson. « When It Dies » sonne un peu comme la rencontre entre ballade rock et titre de Killing Joke période « Brighter Than A Thousand Suns ». Enfin, « Rememorable » sonne trop classique pour mériter son titre. Globalement, c'est une reconversion réussie à laquelle on assiste ici, avec son lot de très bons titres, mais également de grosses maladresses. La difficulté, c'est que le groupe ne s'adresse ni à sa fanbase d'antan ni à de parfaits inconnus... (Marc Poteaux)
Quality Hill (dis. Module) QUAL003CD
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2.9 GON Eletro pop variété
GONZALES : Ivory Tower
Plutôt échaudé par les récentes pérégrinations « variétoche » de l'auto-proclamé « worst mc », c'est avec circonspection que je me lance à l'ascension de cette tour d'ivoire. Mais, grand sportif devant l'éternel (mouarf, oui), je ne puis longtemps résister à l'appel de l'effort. Arnaché et échauffé, je me lance. Premier étage (« Knight Moves » et « I Am Europe »), tout va bien, ce n'est ni plaisant ni déplaisant, un peu trop facile, mais on se voit avancer au moins. Je profite d'une petite pause pour profiter de la vue (« Bittersuite »), et repart sur un rythme doux mais entraînant (« Smothered Mate »). Deuxième étage (« The Grudge »), je crois reconnaître les visages familiers d'un rappeur et d'un pianiste dont j'ai apprécié le travail il y a quelques années. Curieusement, c'est de ce dernier dont je me rappelle le plus, lui qui fut pourtant le plus discret des deux. Mais ces bribes musicales sont parasitées par une espèce de bouillie sonore entre le revival eighties et l'électro branchouille qui s'échappe d'une VMC du troisième étage (« Rococo Chanel », « Never Stop »). Je me hâte de passer l'aération fautive, en essayant le plus possible de me concentrer sur le pianiste (« Pixel Paxil »). Au quatrième, une fête bat son plein (« You Can Dance ») ; les gens rient, trinquent et s'amusent, ça me redonne un peu d'énergie pour entreprendre la suite, même si la fatigue commence à se faire sentir. Petit coup de mou supplémentaire quand j'aperçois, juste au-dessus, une silhouette solitaire porter un verre à sa bouche dans la pénombre (« Crying »  et « Final Fantasy »). Trop tard pour renoncer, je continue. Je touche au but, et le soleil me lèche la nuque, rendant l'effort un peu plus pénible encore (« Siren Song »). Derniers centimètres. Ma main atteint la cime tant convoitée (« Never Stop Chilly Gonzales Rap »). Je me hisse péniblement, et contemple... Un bien triste spectacle. Une vue au rabais, mes mains rougies et abîmées, et la fâcheuse impression d'avoir perdu du temps et de l'énergie pour un pseudo-exploit pas très glorieux. Même pas envie de laisser une deuxième chance à la tour, tiens. Pour descendre, je prendrais l'ascenseur... (Marc Poteaux)
Wagram (dis. Wagram) WAG 329
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2.65 HOT Rock indé progressif
HOTEL OF THE LAUGHING TREE : Terror And Everything After
Formé en 2009, Hotel Of The Laughing Tree, c'est avant tout AJ Estrada, ci-devant guitariste, saxophoniste, chanteur et compositeur principal. Un garçon qui, à l'écoute de ce deuxième album de la formation, a du talent à revendre. Pop indé, c'est ainsi qu'on définit la musique du groupe. Mais ça paraît un peu réducteur. Il y a une écriture pop, mais aussi du rock bien pêchu, et aussi une certaine forme de musique progressive. Pas étonnant quand on sait que c'est de cet univers que provient le bonhomme. Il en a gardé le goût pour les titres riches en instrumentations diverses, les structures et mélodies décalées, et l'ouverture à de nombreuses influences musicales. Le résultat, ce sont des chansons le plus souvent réussies (à part peut-être « Noah », mais ça doit être à cause du titre – désolé, pas pu m'empêcher), qui font le grand écart entre Muse et Serafin (pour schématiser). Plutôt longs (les titres de 5mn sont les plus nombreux), mais gardant toujours une espèce d'urgence rock en leur sein, les titres sont tout sauf ennuyeux, et s'ils ne font pas de ce « Terror And Everything After » un album essentiel, ils l'imposent quand même comme l'un des tours de force de 2011. (Marc Poteaux)
Brookvale (Import) 37200204
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2.55 KIL Metal industriel à influence new wave
KILLING JOKE : Absolute Dissent
Killing Joke, c'est le type même du groupe qui divise les générations ; une trentaine d'années de carrière, un parcours pas toujours très glorieux, des choix stylistiques souvent décriés même si toujours assumés et assez bien négociés... Revenu jouer depuis quelques années en terrain rock énervé, le grand-prêtre Jaz et les siens nous proposent ici rien de moins que la parfaite maîtrise du genre rock / metal indus et groovy qu'ils ont eux-mêmes créé. Assez proche d'un « Democracy », en gardant en vue la colère des derniers opus, cet « Absolute Dissent » enchaîne les titres efficaces même si usant et abusant d'une recette connue et digérée par les fans et le groupe depuis un bout de temps. Tout est fait pour entraîner l'adhésion immédiate et inconditionnelle au dogme du groupe, et ça marche. Gros riffs, electro accrocheuse (superbe « European Super State »), mélodies et automatismes eighties, rage maîtrisée, Killing Joke ne lésine pas sur les moyens. Et pourtant, même si l'album comporte quelques sommets bien sentis (« The Great Cull », « European Super State », « The Raven King » en hommage à Paul Raven, et l'inattendue « Ghosts Of Ladbroke Grove »), on en ressort avec une petite crise de foi, la vague impression que, si le prêche est bien écrit et exécuté, il manque d'un petit quelque chose pour convaincre pleinement. Mais ne boudons pas notre plaisir ; « Absolute Dissent » reste quand même bien au-dessus du lot. (Marc Poteaux)
Spinefarm (dis. V2) 2749853
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2.23 LAV Pop rock
LAVIGNE, Avril : Goodbye Lullaby
Bon, ok, je sais, elle est un peu facile celle-ci, et on me voit arriver de loin avec mes gros godillots. Mais bon, je pars du principe que des fois, ça fait du bien aux oreilles d'avoir un point de comparaison, mauvais de préférence, un truc à côté duquel les choses n'ont pas forcément l'air meilleures qu'elles ne le sont, mais pour lesquelles on est un peu plus indulgent, un peu plus humain, un peu moins difficile et exigeant. Parce qu'à force d'en écouter, des disques, on devient un peu aigri et on s'enferme dans une suffisance qui fait regarder ce qui est étranger à notre univers comme une aberration, indigne d'un quelconque intérêt. Sauf que des fois, un disque dont on attendait rien d'autre qu'un long moment d'ennui au pire, une mine de blagues foireuses et de moqueries au mieux, change la donne et fait vaciller les jolies convictions qu'on avait érigées comme vérités absolues, gravées dans le marbre et tout le tralala. « Goodbye Lullaby » donc. J'ai bien fait de ne pas jouer au loto ce mois-ci. Ce quatrième album de la jolie donzelle, c'est l'album d'à côté. Celui qui n'a vraiment aucun intérêt, mielleux, insipide, en deux mots, tout pourri. Alors oui, c'est mélodique, c'est de la pop facile d'écoute, inoffensive, le disque que les parents peuvent acheter à leur ado boutonneux, celui qui évite tout contact avec le soleil depuis qu'il a vu Twilight (3 fois), pour être sûr de le conserver aussi niais qu'il l'est. Parce qu'il ne s'y passe rien. Oh, bien sûr, on peut y apprendre que l'amour ça picote, que le chagrin ça fait pleurer, que des fois les gens ils sont méchants, et que, quand même, la vie elle est pas toujours facile, ah là là les copains, si vous saviez. Mais bon, à la fin, ce qu'on retient, c'est qu'Avril a quasiment 27 ans, et on se demande comment elle peut encore proposer des disques aussi indigents, à ses fans autant qu'à elle-même. (Marc Poteaux)
RCA (dis. Sony) 80197-2
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2.72 MID Electro pop progressif
MIDNIGHT JUGGERNAUTS : The Crystal Axis
Découvert tard mais adoré immédiatement, ce « Crystal Axis » des australiens est l'un de mes albums de chevet de la fin d'année 2010 et de ce début d'année 2011. Midnight Juggernauts, c'est un peu le compromis idéal entre l'electro-pop rêveuse, l'electronica aventureuse et le rock psychédélique / progressif bien chelou. Le cul entre trois chaises, c'est peu confortable, et difficilement étiquetable aussi. Mais voilà, musicalement, le cocktail est un délice pour le tordu que je suis. Après le « Red Dawn » introductif et son trip science-fiction, je suis déjà à fond. Alors lorsque le tube « Vital Signs » débarque, je ne suis plus qu'un garçon facile. Tout au long de ce deuxième album, on se perd dans un espace-temps différent, à bord d'un vaisseau fantôme qui traverse les époques et les genres avec une aisance et un talent déconcertant. Voix grave, claviers omniprésents, electro parfois bruitiste, limite rock, ambiance surréaliste et groove se rencontrent, s'attirent et se repoussent, provoquant une onde de choc que le cortex du pauvre auditeur se prend de face et de côté à la fois, baissant forcément sa garde. Alors oui, le monde des Midnight Juggernauts n'est pas forcément fait pour le commun des mortels. Il faut une tenue de cosmonaute du son pour l'arpenter, un esprit ouvert pour l'appréhender, une volonté d'acier pour en revenir. Mais le voyage jusqu'au « final goodbye » du « Fade To Red » clôturant l'album vaut vraiment le coup ; de nos jours, il est rare qu'un disque vous propose une telle expérience. (Marc Poteaux)
Rykodisc (dis. Warner) 8083003
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Verrouillé