Chroniques de mars 2006

[Jean Nicolas]

3.094 BACH


JOHANN SEBATIAN BACH, Das wohltemperierte Klavier II

C’est ni la renommée de l’interprète ni celle du compositeur que ce disque prouvera. Depuis déjà plusieurs décennies que le pianiste et chef d’orchestre Daniel Baremboim se consacre en partie à l’œuvre de Bach, bien qu’il l’ai délaissé pendant un certain temps. La première chose qui frappe c’est que le toucher de Barenboim ne correspond pas au doigté habituel d’un pianiste. En effet, peu de nuances dans le touché traduisent soit le fait que l’interprète pratique aussi la direction d’orchestre (ce qui implique le développement de chaînes musculaires différentes) soit qu’il s’agit d’un choix délibéré de donner un style baroque à l’interprétation en conformité avec les claviers existant à l’époque (clavecin et orgue). Ce n’est pourtant pas l’avis du rédacteur du livret pour qui cette partie de l’œuvre de Bach est mieux desservit par le piano.
Le livre II du Clavier bien tempéré a été achevé en 1744 soit vingt ans après la fin du Clavier bien tempéré 1 . 24 préludes sont gravés sur les trois disques de ce coffret trilingue pour une durée de 167 minutes et 15 secondes. Le livret présente un texte biographique sur Barenboim, une présentation plus esthétique de Jeremy Siepmannn et enfin une réflexion plus personnelle et plus générale sur l’œuvre du compositeur baroque par Barenboim lui-même. (Jean-Nicolas De Surmont)

Warner Classics (dis. Warner) 2564 61940-2

3.43 ZOL


ZOLTÁN KODÁLY, Missa Brevis[/b]

Compositeur, musicologue et pédagogue, Kodály fut avec Bartók l’un des plus grands noms de la musique hongroise du XXe siècle. On oublie d’ailleurs souvent à tort que Kodály fut l’un des collecteurs importants de mélodies folkloriques publiant en 1951 le Corpus popularis hungaricae. Il a composé de nombreuses œuvres vocales dont la majestueuse Missa Brevis pour quatre solistes, chœur, orchestre et/ou orgue pendant la Seconde Guerre mondiale et achevée en 1944. Ecrit en contexte de guerre, la messe est un chant d’espoir et un poème musical. Dirigée par Johan Duijck, la messe est chantée par le Chœur du Vlaams Radio Koor et accompagnée à l’orgue par Peter Thomas et au piano par le chef de chœur. Le chœur excelle dans le répertoire flamand et contemporain. Le compositeur et chef de chœur Johan Duuijck dirige également le chœur de l’Académie Saint-Martin-in-the-Fields de Londres et le Gents Madrigaakoor. (Jean-Nicolas De Surmont)

Glossa (dis. Harmonia Mundi) GCDSA 922202.

3.097 IGO

IGOR STRAVINSKY, l’Oiseau de feu (version 1910)

L’Oiseau de feu est un conte dansé en deux tableaux marquant une saison ornithologique fascinante. Le ballet d’Igor Stravinsky est comme une mélopée impressionniste où les oiseaux semblent sortir des contes traditionnels russes qui ont bercé l’enfance du compositeur. La musique de Stravinsky est de type descriptive mais certes pas du même genre que celle de Messiaen ou du Carnaval des animaux de Saint-Saëns. L’oiseau de feu est composé de 24 morceaux brefs où les oiseaux mélancoliques se succèdent en de cours motifs sonores. Le disques comprend aussi le Chant du Rossignol, poème symphonique pour orchestre (1917). L’œuvre est ici jouée par le Vlaams Radio Orkest qui réside à Flagey, Ixelles (Bruxelles) sous la direction de Yoel Levi. Cet orchestre, fondé en 1935, se spécialise dans le répertoire contemporain et celui du XXe siècle et s’est particulièrement illustré en enregistrant la bande sonore du film The Aviator de Martin Scorsese. (Jean-Nicolas De Surmont)

Glossa (dis. Harmonia Mundi) GCDSA 922201.

3.19 MOZ
MOZART, Piano concertos

En cette année Mozart (250 anniversaire de la naissance du prodige), on a l’impression d’être envahi de productions discographiques de Mozart surtout en prenant compte qu’à cette occasion on a décidé d’offrir pour 99 euros l’œuvre complète comme on l’avait fait en 1991 (200 anniversaire de la mort) mais pour un prix beaucoup plus élevé. C’est donc se demander comment on peut se frayer une place au sein de l’univers discographique contemporain. Récemment de passage à Bruxelles avec l’Orchestre de Chambre de Lausanne qu’il dirige, Christian Zacharias offre sur cette production deux concertos pour piano et orchestre kv 271 et 413 d’une durée de 53’12. Le premier des concertos est mieux connu sous l’appellation Concerto Jeunehomme est en mi bémol majeur et fut joué par Mozart lui-même à Munich en 1777. Le concerto en fa majeur 413 vit le jour en 1782/83. D’abord pianiste lui-même (il est ici soliste), Zacharias est aussi chef d’orchestre depuis 1992 et dirige l’Orchestre de chambre de Lausanne depuis 2000. (Jean-Nicolas De Surmont)

Dabringhaus und Grimm (dis. Codaex) MDG 340 1298-2.