Chroniques janvier 2007

[Jean Nicolas]

9.84 MAU

MAUVAIS SORT : Doku

Après "Sans dessus dessous" et "Jettatura", voici "Koru" qui signifie symbole de nouveau départ. Mauvais sort existe depuis 2000 et fait régulièrement des tournées en Europe et au Québec et en Océanie. Mauvais Sort fait partie de ce que l’on appelle le mouvement néo-traditionnel. Le disque commence avec « Le pont du diable » qui est nul autre que le Pont de Québec. Certaine chansons sont des reprises de chansons de tradition orale comme « Je n‘ai pas de barbe au menton ». D’autres chansons indubitablement des références intertextuelles aux corpus de la chanson traditionnelle. Ainsi dans L’oranger, l’incipit est « Par derrière chez mon père, un oranger il y a ». La dernière strophe est une allusion au monde juridique qui pourrait très bien s’appliquer aux affaires récentes de la juridiction de Bruxelles « Ah Monsieur mes oranges, vous ne me les payer pas/ Montez dedans ma chambre, mon père (un avocat) vous les paiera/J’allais de chambre en chambre, le bonhomme n’y était pas/Ben c’est toujours comme ça, avec les avocats ! » La chanson. La femme à ne pas choisir est une espèce de dédicace au chanteur prénommé Nicolas : « Vas toujours voir les filles ne te marie donc pas. Nicolas !/Car si tu te maries les cornes tu porteras. Le disque comporte quelques pièces instrumentales comme Frédéreel et la "Suite Petronella/St-Michel". Si on les compare à Mes Aïeux on peut remarquer que Mauvais sort est peut-être plus proche de la musique traditionnel comme tel. Au disque audio est jointe une vidéo. (Jean-Nicolas DE SURMONT)

Productions DMSR Records (dis. Oustide, Librairie du Québec) DMSR-0501

9.84 MAU

MAUVAIS SORT : Jettatura

Paru en 2002, Mauvais sort nous offre son deuxième titre composé de 13 pièces de musique traditionnelle instrumentales et chantées. Le livret du disque comprend les photos des musiciens mais non les textes. En l’occurrence il s’agit Patrick Giroux, Olivier Caron, Nicolas Geoffroy, le chanteur principal, Charles Huot aux percussions, Charles Picard à la basse et à la voix, Stéphanie Richard aux accordéons diatoniques et à la voix. Mentionnons une reprise de « La Claire Fontaine » et une vidéo de présentation. (Jean-Nicolas DE SURMONT)

Productions Serge Paré Inc. Et Mauvais Sort (dis. Librairie du Québec) PSCD-4782

9.84 MAU
MAUVAIS SORT : Sans Dessus Dessous
Déjà en 2000, sur ce premier disque, Mauvais sort affiche son orientation esthétique clairement : chanson néo-traditionnelle. Des chansons à boire font partie des pièces qu’il convient de chanter. Même si les textes sont parfois du cru des membres du groupe, les musiques elles sont toujours des arrangements de chansons traditionnelles existantes ou bien des chansons d’inspiration fortement traditionnelles comme c’est le cas de « Traitrise ». Le violon, l’accordéon diatonique aidant évidemment à donner à cette musique son aspect traditionnel. (Jean-Nicolas DE SURMONT)

Productions Mauvais Sort (dis. Librairie du Québec, www.mauvaissort..qc.ca) MSCD-001

[Jean Nicolas]

9.84 LAM

LAMBERT, Yves, Monsieur Lambert & Compagnie récidive

Comme les chansons de Mauvais Sort, un bon nombre de celles d’Yves Lambert, ex-chanteur de la Bottine Souriante, sont des chansons traditionnelles actualisées. C’est le cas de "A l’abri des bombes". On reconnaît ici comme ailleurs des formules connues dans la phraséologie des chansons de tradition orale. Dans "Mon amour, la rose et l’œillet", Lambert a choisi de faire un collage de texte du poète de Gaston Miron et s’est adjoint la collaboration de Raymond Lévesque pour la chanson « Front de bœuf ». Lambert va aussi puiser dans le répertoire de Jean-Paul Guimond, dans celui du répertoire de la famille Soucy. Aux arrangements il est aidé par nul autre que la musicologue Sylvie Genest et d’Olivier Rondeau. Bref, Lambert accordéoniste et homme orchestre toujours actif qui puise des inspirations autant dans la tradition que chez des poètes contemporains créant ainsi une mélange savoureux d’actualité et de tradition. (Jean-Nicolas DE SURMONT)

La Pruche Libre (dis. Librairie du Québec) PRU01

[Marc Poteaux]

9.93 BUE Reprises cuban pop
BUENA VISTA SOCIAL CLUB / VARIOUS ARTISTS: Rhythms Del Mundo
Ah, je connais une Mme Ardisson qui doit l'avoir mauvaise ! Pour des fous de reprises comme elle et votre serviteur, un tel objet suscite immanquablement crainte et excitation. Excitation car l'idée est vraiment alléchante, crainte qu'un tel projet soit juste une opération bassement mercantile et traitée avec peu de sérieux par les musiciens y participant. Et au final, le résultat tient un peu des deux. Car les titres sélectionnés pour être worldisés ne représentaient pas un challenge insurmontable (loin de là...) pour la plupart, certains sentant d'ailleurs l'arnaque (Sting, tu te foutrais pas un peu de notre gueule là ?). A noter toutefois quelques exceptions notables, comme le « Dancing Shoes » des Artic Monkeys joliment relooké, et qui garde toute sa pêche. Après plusieurs écoutes, une évidence s'impose ; il s'agit ici d'un album de la catégorie « vite écouté, vite oublié ». Dommage, on se rabattra donc sur la série « Yesterday », ou les Beatles version reggae, ou même encore sur la compile de chez Putumayo, qui exploitait l'idée avec beaucoup plus de, hum...« cojones » ? Béatrice, tu peux encore dormir tranquille, on t'a pas coupé l'herbe sous le pied ici...(Marc Poteaux)
Universal (dis. Universal) 1709595