Chroniques de février 2006

Chroniques de livres en rapport avec la musique.

Modérateur : Lopez Noël

Répondre
Lopez Noël
Administrateur du site
Messages : 9062
Inscription : mer. 23 mars 05 16:39

Chroniques de février 2006

Message par Lopez Noël »

BLANCHARD, Jean ; MORHAIN, Geoffroy : Cornemuses de France, de Bourgogne et d’ailleurs. Textes de Jean Blanchard et Geoffroy Morhain avec la collaboration de Raphaël Thiéry ; photos de Michel Joly et collection Hubert Boone.
Il existe plus d'une centaine de types de cornemuses recensés à ce jour. C'est un instrument que l'on retrouve dans une grande partie des cultures d'Europe et du pourtour de la Méditerranée. Richement illustré de photographies, ce livre s’ouvre sur une préface de François Hadji-Lazaro, cornemuseux à ses heures et le plus célèbres des garçons bouchers de l’hexagone. L’histoire de l’instrument nous est contée par Jean Blanchard, directeur du centre des musiques traditionnelles de Rhône-Alpes ; propos illustrés par une sélection de photographies de la collection d’Hubert Boone. De nombreux instruments nous sont ensuite présentés soit par des musiciens, soit par le biais d'une visite du musée de Montluçon. L’ouvrage se termine par un dossier sur le phénomène « revival » que connaît la cornemuse et sur l’immersion dans la Bourgogne des cornemuseux d’aujourd’hui. « La cornemuse, instrument de musée ? La musique traditionnelle, un esprit de conservation ? Certes non ! Ce livre sort la cornemuse des clichés et la repositionne, superbes images à l’appui, sur le terrain de sa réalité contemporaine ».
Editions FTM presse, 2005. ISBN2-916160-00-0. 18 euros
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Dernière modification par Lopez Noël le mar. 31 janv. 06 14:21, modifié 1 fois.
Noël Lopez
alvere
Participant actif
Messages : 98
Inscription : mar. 08 mars 05 15:19

Chronique de février 2006

Message par alvere »

AMALTHEE : Alain Lombard (miroirs).
Alain Lombard a dirigé son premier concert à l’âge de onze ans. Le livre suit son parcours professionnel : Lyon, Paris, New-York, Miami, Strasbourg, Bordeaux. Il sera l’assistant des très grands (Bernstein, Karajan). Ses rencontres avec nombre d’interprètes (surtout des chanteurs) sont largement évoquées et des anecdotes, des souvenirs viennent ponctuer le récit. Alain Lombard est actuellement directeur musical de l’Orchestre de la Suisse italienne.
Séguier, 2005. ISBN 2-84049-433-7. 144 pp., 25 euros.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Gilbert Morisson
alvere
Participant actif
Messages : 98
Inscription : mar. 08 mars 05 15:19

Chronique de février 2006

Message par alvere »

LEGAL, Pierre. - L’orgue à l’épreuve de l’industrie : la manufacture Debierre
On attribue souvent à Aristide Cavaillé-Coll la naissance de la facture d’orgue industrielle. Pourtant, sans lui enlever ses mérites en ce domaine, force est de reconnaître que la stature exceptionnelle du plus grand facteur d’orgue du XIX ème s. a souvent occulté la qualité et l’esprit d’innovation qui fut aussi celui des meilleurs de ses concurrents moins connus. Au premier rang de ceux-ci, Louis Debierre (1842-1900 ), dont l’importance commence à être reconnue à sa juste valeur, notamment grâce aux travaux de Pierre Legal, auteur de l’ouvrage présenté ici.
Fondateur en 1863, à Nantes, d’une manufacture d’orgue qui perdurera jusqu’en 1980, sous le nom de Beuchet-Debierre, Louis Debierre sera un des principaux artisans du passage de la facture artisanale à l’ère industrielle. Cherchant à rationaliser la production, pour gagner en productivité, il conçoit ses ateliers, dès 1875, en vue de développer une fabrication standardisée : mis au point à destination des paroisses disposant de ressources limitées le « polyphone » Debierre, petit instrument de série, dont la qualité et la fiabilité sont exceptionnelles, sera vendu à de très nombreux exemplaires dans tout l’Ouest, mais aussi bien au-delà. (il n’est pas rare d’en rencontrer encore aujourd’hui en parfait état de marche). Patron catholique et social, qui rémunère bien ses employés, c’est aussi un homme d’affaire avisé, qui sait, grâce aux relations qu’il entretient avec le clergé, conquérir aussi des marchés pour de plus grands instruments, qu’il construit selon ses nouvelles méthodes, tout en personnalisant ses créations qu’il signe en grand harmoniste. C’est aussi enfin, un chercheur qui innove : il sera le premier, dès 1888, à concevoir pour l’orgue un système à traction électro-mécanique, dont la fortune future témoigne de son caractère visionnaire.
Sur cet aspect encore peu étudié de l’histoire de la facture d’orgue, l’auteur, spécialiste du sujet, nous livre une étude passionnante et très accessible, dans un petit livre à la présentation particulièrement soignée, abondamment et intelligemment illustré.
A recommander.

MeMo 2005. ISBN 2-910391-76-0. 95^pp., 17 euros.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Gilbert Morisson
alvere
Participant actif
Messages : 98
Inscription : mar. 08 mars 05 15:19

Chronique de février 2006

Message par alvere »

CLASTRIER, Françoise ; PRADA, Michel. - Les orgues de Saint-Jean-de-Luz, des années 1630 à nos jours.
Sans doute l’orgue de Saint-Jean de Luz, n’est-il pas à proprement parler un instrument « historique » au sens strict, dans la mesure où bien peu de matériel ancien (excepté le buffet) ne subsiste aujourd’hui ; pourtant, l’histoire exceptionnellement riche et documentée de cet orgue et de la vie musicale intense qu’il a suscitée donne tout son intérêt à cet ouvrage, dont le propos va bien au-delà d’une monographie sur l’histoire d’un instrument.
Dès le XVIIIème s. en effet, on croise à Saint-Jean de Luz les organiers les plus renommés du temps, les frères Lépine, le parisien Bessart, recommandé par le compositeur Pierre d’Andrieu, Jean-Baptiste Micot … ; c’est à l époque un des plus importants instruments de la région ; il sera d’ailleurs inauguré (en 1711) par Sébastian Duron, un des grands musiciens espagnols de l’époque, alors en exil (il meurt en 1716 à Cambo-Les-Bains). Les XIX ème et XX ème siècles ne seront pas en reste : en 1875, c’est Georges Wenner, un des grands noms de la facture symphonique, qui reconstruit l’orgue ; plus tard, ce sera, à l’occasion de restaurations successives effectuées entre 1933 et 1958, le tour de la maison Gonzalez, principal représentant de l’esthétique « néoclassique » en vigueur jusqu’aux années soixante dix. La personnalité de l’organiste et maître de Chapelle, Paul Lebout (1893-1958), parisien élève de Gigout et de D’indy, ami du bayonnais Ermend Bonnal, contribuera au rayonnement de cet instrument qui jouira d’une grande renommée jusqu’à la fin des années soixante, Mais, bien qu’on y ait vu se succéder aux claviers Cochereau, Guillou, M.C. Alain, X. Darasse, G. Litaize., sa qualité très moyenne imposera rapidement une reconstruction complète ; ce sera l’œuvre du facteur Robert Chauvin, qui signe sur les plans de l’organiste Francis Chapelet, un bel instrument à traction mécanique de style néo baroque (avec des influences espagnoles), inauguré par Lionel Rogg en1980.
On ne s’arrêtera pas donc pas au seul titre qui pourrait laisser croire à un intérêt exclusivement local, pour recommander cet ouvrage qui intéressera, au-delà des spécialistes, un public d’amateurs et de curieux, qui auront plaisir à lire ce récit bien écrit, alerte, et qui évite le plus possible les notations techniques - ce qui est dans ce type d’étude un écueil fréquent que les auteurs ont su éviter.
Atlantica 2005. ISBN 2-84394-873-8. 290 pp. 20 euros.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Gilbert Morisson
alvere
Participant actif
Messages : 98
Inscription : mar. 08 mars 05 15:19

Chronique de février 2006

Message par alvere »

Musique, arts et littérature dans l’œuvre de Michèle Reverdy.
Sous la direction de Pierre Michel et de Bernard Banoun.
Ce livre fait suite aux journées d’études qui se sont tenues à Strasbourg en 2004. C’est le premier ouvrage français consacré au compositeur. Michèle Reverdy, née en 1943, a été l’élève de Claude Ballif et Olivier Messiaen. Les différents aspects de l’œuvre sont abordés au fil des chapitres, sous la plume d’universitaires de tous horizons. Certaines œuvres sont étudiées dans un chapitre exclusif (« Vincent », Sept Enluminures », « Médée », « Le Précepteur », « Trois fantaisies sur Gaspard de la nuit »…), d’autres textes concernent des approches de tel ou tel aspect (« Les vers, le chant », les « livrets d’opéras »…). L’ouvrage se termine par une Table ronde avec le compositeur et par un catalogue des œuvres.
L’Harmattan, 2005. ISBN 2-7475-9285-5. 210 pp., 18,50 euros.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Gilbert Morisson
alvere
Participant actif
Messages : 98
Inscription : mar. 08 mars 05 15:19

Chronique de février 2006

Message par alvere »

DEREUX, Véronique : L’éveil à la danse chez le jeune enfant. Pédagogie éducative et artistique.
Danseuse et pédagogue, Véronique Dereux produit ici un ouvrage imposant, axé sur l’apprentissage de la danse par le jeune enfant. La danse peut (et devrait) s’intégrer dans une politique globale d’éducation de l’enfant jusqu’à l’âge de huit ans environ. Cela commence par la découverte du corps. Dans une deuxième étape l’enfant vit la découverte du « moi » et s’initie à une pratique plus personnelle du mouvement. Pour l’auteur, « les aspects expressifs, émotionnels, toniques et sensoriels constituent les bases d’une pédagogie fondamentale de la danse éducative ». La deuxième partie de l’ouvrage étudie les rapports du sujet et du monde concret. Les intitulés des chapitres sont un peu déroutants pour le lecteur lambda : La vision, le miroir et l’image en danse ; L’espace hallucinatoire ; La syntonie et la schizoïdie…La quatrième partie concerne les relations du corps propre et de l’esprit en danse, la cinquième est un essai sur une esthétique de la danse.
Ce livre est une somme, plus un essai philosophique qu’un ouvrage pédagogique à proprement parler. Il s’adresse en premier chef à un public universitaire et peut s’avérer déroutant pour un enseignant de terrain.
L’Harmattan, 2005. ISBN 2-7475-9295-2. 397 pp., 32 euros.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Gilbert Morisson
Lopez Noël
Administrateur du site
Messages : 9062
Inscription : mer. 23 mars 05 16:39

Chroniques de février 2006

Message par Lopez Noël »

PREVOST, Xavier : Martial Solal : entretien. (Collection Compositeur de l’instant).
Le concept de cette collection (coéditée avec l’Ina) offre de longs entretiens qui sont à la fois proposés sous forme écrite et aussi filmée. Chaque volume est proposé accompagné d'un DVD-Rom d’une durée de plus de 8 heures qui permet une exploitation interactive de l’intégralité de l’interview. « Paroles de Musicien » compte déjà deux volumes réalisés par Bruno Serrou sur Claude Ballif (Un musicien de la révélation, 2004) et Claude Helffer (la Musique sur le bout des doigts, 2005). C’est Xavier Prévost, éminent journaliste et producteur à France Musique, qui s’est chargé de rencontrer et questionner Martial Solal chez lui dans sa maison de Chatou. « Il y évoque très largement sa vie, son parcours musical, ses rencontres, sa perception du jazz, de son histoire, et la place de son instrument, le piano, dans cette large mise en perspective ». A paraître prochainement dans la même collection deux volumes sur Jean Prodromidès et François-Bernard Mäche.
Editions Michel de Maule, 2005. 2-87623-170-0 ; 25 euros
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Noël Lopez
alvere
Participant actif
Messages : 98
Inscription : mar. 08 mars 05 15:19

Chronique de février 2006

Message par alvere »

JOUANNA, Claude : Yves Nat. Du pianiste compositeur au poète pédagogue.
On célèbre cette année le cinquantenaire de la disparition d’Yves Nat. Ce pianiste exceptionnel est né à Béziers en 1890. Après un premier prix au Conservatoire de Paris en 1907, il commence une carrière de concertiste. Les tournées se succèdent : Angleterre, Etats-Unis, Russie, Algérie… Après un retour en France de 1930 à 1933, sa carrière internationale s’achève par une tournée en Egypte en 1935. Il est ensuite nommé professeur au Conservatoire de Paris et se consacre alors à la pédagogie. Professeur hors normes, il accorde une place de second rang à la technique pure, qu’il nomme « mécanisme », préférant donner du sens et une approche humaine à la pratique musicale. Son enseignement se démarque ainsi fortement de ceux d’Alfred Cortot ou Marguerite Long. Il crée le terme de « métatechnique » pour désigner « la dépendance profonde entre la signification spécifique de l’œuvre et son exécution, ou plus expressivement encore entre l’exécutant et l’exécuté ».
Ses élèves resteront marqués par son enthousiasme et sa générosité.
L’auteur aborde un aspect moins connu du pianiste : le compositeur. Ses deux œuvres principales l’ »Enfer » et le Concerto pour piano font l’objet d’un chapitre qui en donne à la fois la génèse et l’historique et l’analyse. Le livre se termine par une étude détaillée des enregistrements du pianiste, sa discographie et une bibliographie.
L’Harmattan, 2005. ISBN 2-7475-9139-5. 243 pp., 21,20 euros.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Gilbert Morisson
Lopez Noël
Administrateur du site
Messages : 9062
Inscription : mer. 23 mars 05 16:39

Chroniques de février 2006

Message par Lopez Noël »

GERMAIN-DAVID, Pierrette ; TANGUY, Marie-Claude : Les Hymnes européens : histoire, musique et paroles.
C’est en 1972 que le Conseil de l’Europe (qui avait déjà conçu le drapeau européen) a choisi le thème musical de l’ « Ode à la joie » de Beethoven pour en faire son propre hymne. C’est le célèbre chef d’orchestre Herbert von Karajan qui en fait trois arrangements : pour piano, instruments à vent et orchestre symphonique. Cet hymne fédérateur se veut la vitrine musicale des idéaux de liberté, de paix et de solidarité incarnés par l’Europe... Ce livre détaille la grande et la petite histoire de tous les hymnes des pays qui font aujourd’hui partie de l’Europe, soit un total de 25 musiques. Pour chaque hymne les auteurs ont rassemblé dans une courte introduction l’essentiel sur la genèse de la musique, sur le choix du compositeur et une présentation purement musicale du morceau. Les paroles dans la langue originale ainsi que leurs traductions en français illustrent le texte musical avec les relevés ne présentant que la ligne mélodique (on aurait aimé en plus les accords chiffrés). « Pourquoi, et dans quels contextes culturel et politique, un hymne voit-il le jour ? C’est ce qu’on découvre dans cet ouvrage à la fois historique et musical où, pour la première fois, les 25 hymnes européens ainsi que l’hymne de l’Union européenne sont racontés et présentés avec leur partition et texte originaux. L’histoire passionnante de ces peuples qui expriment dans un chant leur personnalité, leur originalité, leur diversité et leur union. De La Marseillaise à Fratelli d’Italia, en passant par La Brabançonne, God Save the King, La Mazurka de Dabrowski, et tous les autres, vous connaîtrez tout jusqu’à pouvoir entonner chacun d’entre eux… ». Le CD joint d'une durée de 29 iminutes propose une version des 26 hymnes interprétés par le must du genre, à savoir la musique de la Garde Républicaine. L'ouvrage est richement illustré de belles photographies et de reproductions de documents historiques.
Dexia éditions ; Le Cherche Midi, 2005. ISBN 2-74910-445-9 ; 35 euros
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Noël Lopez
alvere
Participant actif
Messages : 98
Inscription : mar. 08 mars 05 15:19

Chronique de février 2006

Message par alvere »

Hector Berlioz. Regards sur un dauphinois fantastique.
Actes du colloque des 16, 17, 18 octobre 2003, Grenoble – la Côte-Saint-André. Sous la direction d’Alain Ramaut.
La tenue de ce colloque entièrement consacré à Berlioz a coïncidé avec le bicentenaire de la naissance du compositeur. Le Comité international Hector Berlioz, sous la direction de Jean-Pierre Angremy, a organisé, entre 2001 et 2003, six manifestations sous forme de colloques et d’expositions accompagnés de concerts dans des villes aussi diverses que Londres, Bayreuth, Paris, sans oublier la Côte Saint-André, ville natale du compositeur. Les origines dauphinoises du musicien figurent d’ailleurs dans l’intitulé et laissent augurer que certains articles auront des orientations régionalistes. Il n’en est rien toutefois à la lecture du sommaire, et l’on s’aperçoit même à la première lecture que les chapitres portent parfois sur des aspects littéraires ou artistiques moins souvent abordés. Si l’on trouve un chapitre « Berlioz et Spontini », d’autres titres portent sur ses rapports avec la presse, les peintres Delacroix et Fantin-Latour, la société de son temps, l’Europe. Chaque chapitre aborde Berlioz sous un angle et un jour particuliers, mettant en lumière des aspects de l’œuvre et de la vie du compositeur qui s’avèreront certainement très utiles à tout chercheur sur le sujet.
L’ouvrage se termine par une bibliographie et un index des œuvres musicales.
Publications de l’Université de Saint-Etienne, 2005. ISBN 2-86272-370-3. 306 pp., 35 euros.
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Gilbert Morisson
Lopez Noël
Administrateur du site
Messages : 9062
Inscription : mer. 23 mars 05 16:39

Chroniques de février 2006

Message par Lopez Noël »

Lalo Schifrin : entretiens avec Georges Michel.
Boris Schifrin, dit Lalo, est un jazzman reconnu en Argentine lorsqu’il part à l’âge de 25 ans pour New York en 1958. Quatre années plus tard, il se rend à Hollywood où il devient le pianiste et l’arrangeur de grands noms du jazz comme Dizzy Gillespie, Stan Getz ou Sarah Vaughan. Ses multiples talents ne passent pas inaperçus et il va vite s’affirmer comme un compositeur génial à la TV qui le sollicite pour habiller musicalement quelques feuilletons devenus cultes comme Mission Impossible, Mannix ou le Virginien. En toute logique le cinéma lui fait bien vite les yeux doux et dès 1965 il signe la musique du Kid de Cincinnati de N. Jewinson. Suivront : Luke la main froide de S. Rosenberg en 1967, Bullit de P. Yates en 1968, THX1138 de G. Lukas en 1971 et l’Inspecteur Harry de D. Siegel la même année… Des films d’actions, il passera avec le même bonheur aux films à suspense, sans oublier les films d’horreur et d’espionnage. Ce qui est assez exceptionnel dans sa musique c’est la simplicité de son art qui souligne très efficacement une atmosphère. Devenu aujourd’hui l’un des plus importants compositeurs d’Hollywood, Lalo Schifrin évoque avec humour sa vie et sa carrière dans ce long entretien réalisé à Beverly Hills en 2004 par Georges Michel, qu’il considère comme le meilleur spécialiste actuel de son œuvre. Ce livre, qui est le premier à lui être consacré, est abondamment illustré par des reproductions tirées de ses archives personnelles. Il est enrichi d’une discographie complète et d’une bibliographie. « Durant une semaine, Schifrin a évoqué son apprentissage, sa fréquentation du milieu du jazz, ses liens avec Don Siegel, John Boorman, George Lucas, Norman Jewison, Clint Eastwood, Sam Peckinpah, sa collaboration houleuse avec William Friedkin pour l’Exorciste et livré les secrets de sa fabrique musicale ».
Editions Rouge Profond, 2005. ISBN 2-915083-16-9 ; 23 euros
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Noël Lopez
Lopez Noël
Administrateur du site
Messages : 9062
Inscription : mer. 23 mars 05 16:39

Chroniques de février 2006

Message par Lopez Noël »

BALEN, Noël : Musica cubana
La genèse de la musique cubaine est à la croisée des chemins entre la vieille Europe et l'Afrique. Au cours des siècles, elle va donc évoluer de la rencontre progressive entre les traditions des esclaves déportés d'Afrique et de celles des populations blanches venues d'Europe : airs français et italiens qui vont se frotter aux romances, quadrilles, tangos et flamencos espagnols puis amalgamés à la musique africaine (on estime qu'un million d'Africains sont arrivés sur l'île entre la fin du 16ème siècle et la fin du 19ème siècle)... Elle est aujourd’hui composée d’une vingtaine de genres musicaux dans lesquels on distingue la cucaracha, le cha-cha-cha, la habanera, le boléro, le mambo, la rumba, la salsa ou le guajira… Trop souvent, lorsque l’on parle de musique cubaine, on pense aux musiques de danses qui ont fait le tour du monde et autres rythmes que défendent des groupes aussi prestigieux que la Orquesta Aragón, le Septeto habanero, la Familia Miranda ou le Compay Segundo. Mais à côté de ces musiques de divertissement qui font incontestablement partie du patrimoine national, il existe une musique classique cubaine que ce livre nous fait aussi découvrir par le biais des oeuvres de Manuel Saumell, Nicolas Ruiz Espadero, Ignacio Cervantes, Ernesto Lecuona, Gonzalo Roig, Eliseo Grenet, Moisés Simons ou Rodrigo Prats... sans oublier leurs dignes hériters que seront Pérez Prado pour le mambo, Enrique Jorrin pour le cha-cha-cha, Sindo Garay ou Rita Montaner pour la trova, José "Pepe"" Sandhez pour le bolero...
Déjà auteur d’une encyclopédie sur le jazz et d’une histoire du Negro spiritual et du Gospel, Noël Balen est un spécialiste de la musique d’essence noire. Ecrivain, mais aussi musicologue et conférencier, Noël Balen connaît le fond du sujet et en tant qu’ex bassiste et arrangeur professionnel il est aussi un homme de terrain. Glossaire, bibliographie, discographie, index. « Les musiques d'extraction cubaine sont peuplées d'envolées fugaces et d'écoles fondatrices, de traditions et de ruptures, de divas et de héros, de personnages rocambolesques, d'innovateurs ou de suiveurs. Dérouler le fil de cette saga, c'est puiser aux racines d'une culture forte, intacte, sans cesse régénérée. Au delà de leur influence, de leurs apports rythmiques et de leurs mélodies éternelles, il s'agit surtout d'un art de vivre, et parfois de survivre, d'aimer et d'être aimé, de réconcilier le corps et l'esprit ».
Editions Fayard, 2006. ISBN 2-213-62232-9. 18 euros
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.
Noël Lopez
Répondre