Chroniques de mars 2005

Chroniques de livres en rapport avec la musique.

Modérateur : Lopez Noël

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Jean Nicolas
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Chroniques de mars 2005

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FRIEDERICH, Stephane : Gustav Mahler.
La collection « Classica » d’Actes Sud possède l’avantage de nous présenter un compositeur de musique de manière accessible. L’auteur, rédacteur à la Lettre du Musicien et au magazine Classica-Répertoire, retrace la trajectoire artistique de Gustav Mahler (1865-1911) a travers la culture musicale de culture germanophone puis ses déplacements à l’étranger notamment aux Etats Unis, où l’horizon d’attente du public fut beaucoup plus ouvert à son œuvre . La santé de Mahler, ses amours, rien n’est épargné par le biographe. Il y commente souvent les œuvres du compositeur, notamment ses symphonies qui n’eurent pas le succès en Autriche qu’elles eurent aux Etats-Unis. Puis ses rencontres avec Bruno Walter, Auguste Rodin, etc. La lecture s’achève par des repères biographiques et les conseils discographiques des meilleures interprétations du compositeur et chef d’orchestre. Bref, un ouvrage de synthèse riche en détails tout en étant assez accessible au mélomane désireux de s’initier à la musique de Mahler. (Jean-Nicolas De Surmont)
Actes Sud, 2004, 127 p.

TUBEUF, André: Richard Strauss.
Les monographies de la collection Classica chez Actes Sud sont dans leur style plutôt lyrique bien que relevant de l’édition savante. Le ton est soutenu, les mots recherchés mais le contenu est parfois difficile d’accès. C’est ce qui ressort de ce livre sous titré le voyageur de son ombre. On ne saurait reprocher à Tubeuf, mis à part ce côté abscons, une faiblesse quant au contenu lui qui a déjà signé un ouvrage sur Strauss en 1980, un sur Wagner en 1981, un sur Mozart en 1990. Tubeuf connaît à fond la période musicale qu’il décrit aussi bien le filon du nationalisme allemand que la musique de Strauss qui ne s’en réclame pas. Il dit de Strauss était de ces lettrés qui au regard de la grande culture ne sont que des commençants à 30 ans. Tubeuf analyse à la fois les œuvres et cite plusieurs personnages des opéras de Strauss en plus de commenter la vie musicale et personnelle contemporaine du compositeur de telle sorte que cet ouvrage doit être appréhendé comme un ouvrage pour public averti et dont l’érudition est savamment distillée. (Jean-Nicolas De Surmont)
Actes Sud, 2004, 127 p.

DUROSOIR, Georgie (textes réunis par) : Parler, dire, chanter.
Professeur de musicologie, Georgie Durosoir réunit dans ce petit ouvrage collectif les actes du colloque organisé par le Groupe de recherches Rapports Musique/Texte tenu en Sorbonne-Paris IV en octobre 1995. Ce colloque tentait alors de réunir des intervenant autour de la confrontation entre trois états du langage : la parole, la diction et le chant. Une première contribution de Catherine Kintzler s’intéresse à la voix parlée et à la voix chantée dans l’ Essai sur l’origine des langue de Jean-Jacques Rousseau, celle de François Escal aux compromis poétique chez Paul Valéry dont une citation ouvre d’ailleurs le livre sur une réflexion générale concernant le rapport texte-musique. Geneviève Mathon étudie l’Hypérion de Bruno Maderna. Danielle Cohen-Levinas aborde les rhétoriques de l’écriture dramatique. Vincent Vivès, spécialiste de la mélodie, s’intéresse à la musique vocale avec des réflexions orientée surtout sur le XIXe siècle. Bref, six études qui mettent en évidence la variété des approches du rapport texte-musique. (Jean-Nicolas De Surmont)
Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2000, 79 p.
alvere
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Appassionato : la passion de la musique à Radio France.
Quatre formations permanentes : l’Orchestre national de France, l’Orchestre philharmonique de Radio France, le Chœur de Radio France et la Maîtrise de Radio France font de Radio France le premier producteur de musique en France. Des interprètes prestigieux ont été les invités de ses concerts (Riccardo Muti, Evgeni Kissin, Ton Koopman, Bernard Haitink, Colin Davis, Marc Minkowski, Anne-Sophie Mutter, Hélène Grimaud et bien d’autres… Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 368 musiciens professionnels, 200 concerts par an, 70 créations par saison, 30 commandes par année. Le livre présente des entretiens avec René Koering, Kurt Masur, Myung-Whun Chung, Kirill Karabits, Toni Ramon. La dernière partie est consacrée aux perspectives. Nombreuses photos en noir et blanc.
Jacob-Duvernet, 2004, 60 pp., 15 euros. ISBN 2-84724-081-0
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Gilbert Morisson
alvere
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LEMAIRE, Frans C. : Le destin russe et la musique. Un siècle d’histoire de la Révolution à nos jours.
Après « La musique du XX° siècle en Russie et dans les anciennes Républiques soviétiques » et « Le destin juif et la musique » chez le même éditeur, Frans Lemaire nous livre ici une étude sur la musique russe du siècle dernier dont un chapitre est d’ailleurs intitulé : « Les juifs et la musique russe… ». Le livre met l’accent sur le destin tragique du peuple russe, les épreuves de la Révolution, les aléas de la guerre froide et du dégel. Trois compositeurs sont particulièrement étudiés : Chostakovitch (avec l’affaire Lady Macbeth), Stravinsky et Prokofiev (le calvaire de l’opéra Guerre et Paix). A noter un chapitre sur la musique russe au féminin (Galina Oustvolskaïa , Sofia Goubaïdoulina).
En fin d’ouvrage un index de 140 pages présente par ordre alphabétique des biographies de musiciens russes, mentionnant les œuvres principales et renvoyant à quelques références bibliographiques.
Fayard, « Les chemins de la musique » 2005. 736 pp., 30 euros. ISBN 2-213-62457-7
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Gilbert Morisson
alvere
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Marc-Antoine Charpentier, un musicien retrouvé. Textes réunis par Catherine Cessac.
Catherine Cessac a réuni les principaux articles parus dans le Bulletin de la Société Marc-Antoine Charpentier de 1989 à 2003. Le livre se divise en quatre parties principales. La première, « Portrait », nous révèle l’identification certaine d’un portrait du compositeur sur un almanach royal de 1682. La seconde, « Parcours biographique », présente des textes de Patricia M. Ranum sur M.A. Charpentier et les siens, Titon du Tillet, les oratorios du compositeur etc…, de J.F. Viel sur la famille paternelle de Charpentier et de Jean Lionnet sur Charpentier à Rome. La partie « Mélanges et autres sources » rassemble des textes de différents auteurs, dont deux en anglais, sur des points particuliers de l’œuvre du compositeur. L’importante dernière partie est consacrée à l’analyse des œuvres. La recherche ne néglige décidemment aucun angle d’attaque et certains titres nous laissent songeurs, comme « la rature et l’erreur : l’exemple des messes à quatre chœurs » ou « Charpentier and the sourdines ».
Iconographiquement riche, cette publication nous fait prendre conscience de la vitalité de la recherche musicologique sur un sujet que l’on croyait plus ou moins épuisé depuis la monographie du même auteur parue en 1988.
Centre de Musique baroque de Versailles, Mardaga, 2005. 414 pp., 58 euros. ISBN 2-87009-887-1
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Gilbert Morisson
alvere
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NAUDEIX, Laura : Dramaturgie de la tragédie en musique (1673-1764).
La tragédie en musique, genre dont le goût perdura près d’un siècle, peut être considérée comme un art total, car elle sollicite à la fois un texte, une partition, une mise en scène, des décors et machineries. Ce livre de Laura Naudeix, qui était à l’origine un travail de thèse, tente d’appréhender tous les aspects de cet art, ainsi que toutes les techniques mises en œuvre pour sa représentation. Il se divise en deux parties, la première consacrée au monde lyrique (le choix du sujet, les décorations, les prologues), la seconde aux formes et structures générales (forme du poème, les divertissements et les chœurs, la conduite du spectacle.
Centrée sur un sujet qui concerne un genre typiquement français, cette étude en envisage toutes les approches et enrichit par là même notre appréhension globale du genre par une mise en perspective savante et documentée.
Honoré Champion, 2004. 583 pp., 95 euros. ISBN 2-7453-1024-0
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Gilbert Morisson
alvere
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Aux origines de l’école française de pianoforte de 1768 à 1825. Actes du Colloque du Centre de Recherches Révolutionnaires et Romantiques.
Etudes réunies et présentées par Catherine Gas-Ghidina et Jean-Louis Jam.


L’école française de pianoforte n’a pas vraiment laissé de noms illustres à la postérité. Qui connaît aujourd’hui les œuvres, ou même simplement les noms de compositeurs comme Antonin Reicha, Jean-François Tapray, Jean-Frédéric Edelmann , Pierre Antoine César ou Daniel Steibelt ? Leur notoriété est très loin de celle des clavecinistes d’antan ou des pianistes étrangers comme Mozart ou Haydn. Ce qui fait la spécificité de cette école apparaît par bribes à la lecture des différents chapitres. Les premiers sont réunis sous le titre général de « Facture et traités ». Ils prennent en compte les particularités techniques liées aux progrès des instruments. Le public est avide de nouveautés les traités et les méthodes suivent de près l’évolution instrumentale.
« Pianistes de la première génération » regroupe des articles qui analysent des œuvres : « Contribution à une approche de l’opus 30 et de l’opus 97 d’Anton Reicha » ; « Les batailles de Jemmapes », mises en musique par trois compositeurs différents ; « La stylistique de Jean-François Tapray » ; « Réhabilitation d’un homme et d’un musicien, J.F. Edelmann ». Ce dernier avait en effet joué un rôle sous la Terreur avant d’être lui-même guillotiné. En fin d’ouvrage un chapitre est consacré au répertoire : « Six mille titres pour un instrument encore inactuel ? Quelques remarques sur un répertoire de musiques pour pianoforte ». Le tout est enrichi d’extraits musicaux, de graphiques et de photos de la collection du château de Saint-Bauzille.
Presses Universitaires Blaise Pascal 2004. 262 pp., 24 euros. ISBN 2-84516-193-X
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alvere
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Berlioz : Textes sur les symphonies de Beethoven.


Berlioz a collaboré à plusieurs quotidiens, et notamment pendant une trentaine d’années au Journal des Débats, dans lequel il fait paraître sa tribune. Critique averti, fervent admirateur de Beethoven dont il découvre les symphonies sous la baguette de Habeneck, ses textes sont à la hauteur de son admiration pour le compositeur. Il commente ainsi le premier mouvement de la Neuvième : « La péroraison contient des accents dont l’âme s’émeut tout entière ; il est difficile de rien entendre de plus profondément tragique que ce chant des instruments à vent sous lequel une phrase chromatique en trémolo des instruments à cordes s’enfle et s’élève peu à peu, en grondant comme la mer aux approches de l’orage. C’est là une sublime inspiration ».
A la fois analyste minutieux des œuvres et écrivain inspiré, Berlioz laisse des critiques savantes et lyriques qui donnent une idée de l’impact que ces symphonies ont produit à leur création.
Page après page 2005. 143 pp., 14 euros. ISBN 2-84764-020-7
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Gilbert Morisson
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